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Carole Ferry, édité par Ariel Guez , modifié à
À quelques jours du début du déconfinement et de la reprise du travail dans les entreprises, de nombreuses entreprises tentent encore de trouver des masques à fournir à leurs salariés. Si le gouvernement a mis en place une plateforme pour en commander, c'est surtout le système D qui prime pour les entreprises, raconte le dirigeant d'une PME normande. 

À partir du 11 mai en France, sauf à Mayotte, le déconfinement va commencer progressivement. Pour des millions de salariés, le port du masque va devenir obligatoire (ou fortement recommandé) sur leur lieu de travail. Face à cette situation inédite, l'exécutif a appelé les entreprises à équiper leurs salariés. Pour se fournir en masques, il existe plusieurs canaux d'approvisionnement et notamment le site du gouvernement stopcovid19.fr. Mais sur le terrain, c'est surtout le système D qui fonctionne pour les entreprises.

"Il y a un petit côté débrouille"

"Avoir les bons tuyaux, c'est pas si simple que ça, il faut s'y pencher un peu", reconnaît Damien Charrier, dirigeant d'une entreprise d'expert-comptable de 250 salariés en Normandie. "On est face à des offres où ne connait ni les conditions dans lesquelles les masques ont été fabriqués, ni les conditions dans lesquelles ça va être livré", raconte-t-il au micro d'Europe 1. "Est-ce qu'il va falloir monter une partie, est-ce que ça va être livré sous sachet ? Il y a un petit côté débrouille dans tout ça". 

D'autres entreprises ont eu plus de chances, comme dans les Hauts-de-France. La région a anticipé les achats et a distribué gratuitement des masques chirurgicaux à destinations des salariés. Dans l'Oise c'est le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises locale, Stéphane Coffin qui s'est chargé de la distribution.

"Beaucoup n'arrivent pas à en trouver ou alors à des prix prohibitifs", explique-t-il au micro d'Europe 1, racontant que des entreprises seules ont passé des commandes sans jamais voir la couleur de leurs masques. "Certaines ont payé d'avance 2.000 euros voire plus et n'ont jamais reçu leurs masques et les recevront certainement jamais". 

La distribution organisée par la CPME a donc de quoi faire des heureux. "On ne peut pas se faire de câlins, mais je pense qu'il y en a qui nous auraient pris dans leurs bras", conclut Stéphane Coffin. 

Certaines petites entreprises décident également de se regrouper pour obtenir de meilleurs tarifs et de meilleurs délais de livraison, car la demande est très importante et il peut y avoir jusqu'à quatre semaines d'attente.