On ne sait pas encore quand les campings pourront rouvrir (photo d'illustration) 3:08
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Ariel Guez
Invité de la matinale d'Europe 1, Nicolas Dayot, ​président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air, est revenu sur les perspectives de réouverture des campings cet été, à la fin du confinement, pour tenter d'endiguer l'épidémie de Covid-19. Il espère que le camping pourra attirer les Français qui devaient partir à l'étranger, mais est conscient des conséquences de la crise sanitaire sur son secteur. 
INTERVIEW

La moitié des campings de France devaient ouvrir début avril pour les vacances de Pâques, mais le coronavirus en a voulu autrement. Depuis le 17 mars, beaucoup de Français s'interrogent sur les différentes possibilités de lieux de résidence pour les vacances d'été. Invité sur notre antenne mardi, le président du Comité scientifique Covid-19 a indiqué qu'il était trop tôt pour se projeter et que "des indications seront données d'ici le début du mois de juin". Mais au micro d'Europe 1, Nicolas Dayot, ​président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air, a expliqué qu'il espérait que les campings pourront accueillir des vacanciers en juillet et en août, période pendant laquelle "85% de notre activité" est réalisée.

S'appuyer sur les Français qui devaient partir à l'étranger

"C'est une certitude, nous le savons : la plupart des touristes vont se concentrer sur leur propre pays cette année", prédit Nicolas Dayot, qui rappelle une particularité touristique de la France. "Nous sommes le peuple d'Europe qui traditionnellement part le plus en vacances dans son propre pays", indique-t-il. Cette forte affluence est ressentie dans les campings, puisque seulement un tiers des résidents sont des étrangers européens, selon le ​président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air.

"Cette année, ils ne viendront certainement pas en France, mais on pourra s'appuyer sur la clientèle domestique et ceux qui devaient partir à l'étranger, mais qui vont se concentrer sur la France", affirme Nicolas Daytot. Si ces nouveaux touristes vont "peut-être privilégier l'intérieur du territoire, les petites unités et surtout les espaces en grand air loin des villes", "l'objectif, c'est la sécurité sanitaire", prévient ​le patron de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air.

"Nous ne pourrons sans doute pas accueillir autant de monde que d'habitude"

"2020 ne sera pas une opportunité pour les campings puisque notre activité va être réduite par rapport à ce qu'elle aurait été en temps normal", explique Nicolas Daytot, affirmant que, sur le plan économique, "l'objectif cette année est de sauver les meubles". "Nous ne pourrons sans doute pas accueillir autant de monde que d'habitude, du fait des contraintes sanitaires et parce qu'il va y avoir des charges supplémentaires liées à ces contraintes qui vont nous obliger à peut-être augmenter la masse salariale et à investir dans des équipements ponctuels cette année", justifie-t-il. 

Il n'est d'ailleurs même pas sûr que les campings puissent rouvrir à la fin du confinement, puisque la situation sanitaire peut évoluer et repousser la date. "Tout est sur la table aujourd'hui, nous avons tous déposé notre projet de plan sanitaire pour les campings. La question des WC et des douches va se poser, la question du mode d'exploitation des piscines, la question des désinfections des hébergements, de l'accueil des familles : toutes ces questions vont se poser", poursuit Nicolas Daytot. 

"Il est certain que des contraintes vont réduire le potentiel économique de la profession, mais l'objectif est la sécurité sanitaire et le bon équilibre entre les deux", résume-t-il. 

"On peut être distancé de ses voisins tout en étant proches des uns et des autres"

Concernant les masques, là aussi, toutes les options sont envisagées pour les résidents et pour les salariés des campings. "On se calquera sur les consignes imposées à la population dans l'espace public", explique Nicolas Daytot. Mais une chose est sûre : si les campings rouvrent, alors l'ambiance sera là. "Tout va être transformé (...) l'avantage malgré tout, c'est qu'on a énormément d'espace. On peut être distancé de ses voisins tout en étant proches des uns et des autres. Il y a des projets d'animations en wifi par exemple", conclut le président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air.