Coronavirus hôtel 1:31
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édité par Mathilde Durand , modifié à
Afin d'éviter les foyers de contamination dans les familles, la piste d'un confinement à l'hôtel pourrait être une solution. Environ 40.000 chambres, sur tout le territoire, ont été mises à disposition du gouvernement. Ainsi, des cas non graves pourraient être isolés et ainsi casser la chaîne de contamination. 

A partir du 11 mai, la France aura les moyens de tester tous les Français présentant des symptômes du coronavirus, a assuré lundi Emmanuel Macron dans sa quatrième prise de parole depuis le début de la crise sanitaire. Mais quid des malades "légers" qui devront retourner dans leurs logements ? Pour contrôler l'épidémie de Covid-19, la France n’a jusqu'à présent pas fait le choix d’isoler les personnes infectées sans nécessité d'hospitalisation, dans des structures hôtelières. Une décision pourtant été prise en Chine, en Espagne et dans d’autres pays européens.

40.000 chambres disponibles 

Dans les maisons, l’isolement des malades, testés ou non, est possible, c’est beaucoup plus compliqué en revanche dans de petits appartements. Pour éviter la création de clusters familiaux, le confinement dans les chambres d'hôtels pourrait être une solution. De plus, la logistique est prête. 

"Nous avons assuré le gouvernement de lui mettre à disposition plus de 1.000 hôtels, ce qui représente environ 40.000 chambres sur le territoire", assure Jean-Virgile Crance, président du groupement national des chaînes hôtelières.

A Perpignan, le recours à une structure hôtelière a déjà permis de libérer des lits à l’hôpital pour des patients sans risque majeur. A Paris, la mairie propose également ce dispositif au moment du déconfinement.

Isoler pour casser la chaîne de contamination 

Pour l’infectiologue Elisabeth Bouvet, il faut aller encore plus vite. "Cela me parait tout à fait logique et dommage qu’on n’ait pas envisagé cela plus précocement", confie-t-elle. "Actuellement quand on renvoie les personnes dans leurs lieux de vie, on s’expose à ce qu’elle contamine d’autres personnes. C’est ce qui explique qu’il continue à y avoir des contaminations."

"Il y a vraiment moyen de faire plus pour lutter contre ce virus. Et donc ajouter au confinement d’autres mesures qui permettraient de casser certaines chaînes de transmission", ajoute Renaud Piarroux, chef du service de parasitologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière."Il s’agit en particulier de mettre en place des mesures pour les malades qui ne nécessitent pas d’hospitalisation et qui sont en contact avec des personnes non protégées en rentrant chez eux. Une option serait de leur proposer d’aller à l’hôtel. Il faut le faire".

A priori, ce confinement à l’hôtel ne sera pas obligatoire. L’idée serait plus d’inciter la population à prendre soin de son entourage. Mais les bienfaits semblent évidents : tous les infectiologues interrogés sont formels : si on n’isole pas les nouveaux cas plus vite et de manière plus organisée, le risque d’avoir une nouvelle vague au moment du déconfinement sera très fort.