Depuis minuit, ce sont désormais 46 millions de Français qui vivent sous le couvre-feu de 21h à 6h décidé par le gouvernement pour tenter de stopper l'épidémie de coronavirus, dont la deuxième vague frappe l'ensemble du pays. Alors que 54 départements sont concernés par la mesure, sur le terrain, la population accueille ces nouvelles restrictions avec un abattement teinté de fatalisme et de lassitude. Et l'impression, un peu diffuse, qu'il n'y avait plus d'autre choix face à l'évolution de l'épidémie.
À Rennes, Alex a découvert le couvre-feu à minuit, après une soirée chez des amis, qui ne s'est d'ailleurs pas terminée dans les temps. "On a un peu débordé le couvre-feu", reconnaît-il au micro d'Europe 1. "On est rentré à 00h30. Il y avait un peu de monde dans les rues. J'étais assez surpris. Je m'attendais à voir des policiers ou des gens pour surveiller."
Samedi soir, c'est cette fois à partir de 21h qu'il faudra arrêter de circuler. "De toute façon, les bars sont fermés, on ne compte pas sortir. Pas de soirée prévue", assure Alex.
"Une explosion des cas positifs"
Alors que le coronavirus est souvent décrit comme une maladie des villes, mais touche de plus en plus les campagnes, aujourd'hui, même au fond de la vallée d'Aspe dans les Pyrénées béarnaises, les gens comprennent très bien la mesure, assure Henri Bellegarde, le maire de Bedous, une petite commune de 600 habitants. "Depuis quelques semaines, il y a, à notre échelle, une explosion des cas positifs. Il y a eu des mini-clusters qui se sont développés, y compris ici en vallée, et des personnes hospitalisées", raconte l'élu. Pour lui, "les gens prennent conscience du caractère assez violent de cette diffusion".
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En revanche, ce qui inquiète plus, c'est que ce couvre-feu presque généralisé ne soit finalement qu'une étape avant un éventuel reconfinement global.