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édité par Ugo Pascolo , modifié à
Pour protester contre les nouvelles mesures restrictives dans les bars, cafés et restaurants, beaucoup de professionnels du secteur brandissent les arguments de chercheurs qui jugent qu'il n'y aura pas de seconde vague de coronavirus. Sur Europe 1, plusieurs spécialistes répondent. 

C'est une mesure qui ne passe toujours pas. Deux jours après la fermeture totale des bars, cafés et restaurants dans la métropole d'Aix-Marseille, les professionnels du secteur ne décolèrent pas contre ces 15 jours sans chiffre d'affaires. Idem dans les 11 métropoles placées, comme Paris, en "zone d'alerte renforcée" par le gouvernement, où les débits de boisson doivent fermer à 22 heures.

Et pour protester contre ces mesures, beaucoup s'appuient sur les dires de l'épidémiologiste Laurent Toubiana et du professeur de physiologie à l’Université de Paris Jean-François Toussaint, deux chercheurs qui pensent que l'on en fait trop face au risque d'une deuxième vague de coronavirus. Mais les arguments de ces "rassuristes" sont contredits par de très nombreux médecins.

La fermeture des bars inutile ? "C'est de la mauvaise foi"

Parmi les arguments très populaires contre la fermeture anticipée des bars : la circulation du virus ne change pas en fonction de l'heure. Cela ne serait donc d'aucune utilité de faire fermer bars et cafés à 22 heures. "C'est n'importe quoi et c'est de la mauvaise foi !", répond au micro d'Europe 1 Christine Rouzioux, virologue à l’hôpital parisien Necker. "Au-delà de 22 heures, c’est là où l’on commence à s’alcooliser, où la consommation d’alcool est la plus importante. Ça veut dire que c’est là que le risque de s’infecter est multiplié par quatre."

>> Dans sa chronique Santé sur Europe 1, le médecin Jimmy Mohamed explique lui aussi pourquoi bars et restaurants sont bien des lieux de contamination privilégiés : 

Deuxième argument très souvent avancé par Laurent Toubiana, chef de file des "rassuristes", la deuxième vague relève de la fiction. Une phrase qui fait sortir de ses gonds Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon. "Ça m’énerve parce que je pense que la seconde vague va être beaucoup plus compliquée. Tout le monde parle du Covid, mais en réalité peu de gens ont accès à la réalité du terrain et à la dynamique qui se déroule actuellement." 

Une tendance que Santé publique France rappelle quotidiennement en chiffres : plus de 10.000 nouveaux cas de coronavirus par jour, et près d'un millier de patients actuellement en réanimation. Quant au nombre de morts, il s'alourdit chaque jour un peu plus.