Abdallah Zekri est délégué général du Conseil français du culte musulman (photo d'archives). 1:09
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Nicolas Feldmann, édité par Antoine Terrel , modifié à
Alors que les cérémonies religieuses peuvent reprendre ce week-end après l'interruption liée au coronavirus, le Conseil français du culte musulman a lui décidé de garder les mosquées fermées pour les prières de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan. "Il est impossible d'avoir du gel et des masques pour tout le monde", explique à Europe 1 son délégué général Abdallah Zekri.
INTERVIEW

La décision a soulagé un certain nombre de responsables religieux. Après une interruption de plus de deux mois en raison de la pandémie de coronavirus, les cérémonies religieuses peuvent reprendre dès ce samedi selon des modalités fixées par un décret publié au journal officiel et immédiatement entré en vigueur. Pour autant, si les catholiques vont pouvoir se rendre dès ce week-end dans les églises, tout en respectant des mesures strictes pour assurer la sécurité sanitaire, de leur côté, les mosquées n'accueilleront pas de fidèles dimanche, pour l'Aïd el-Fitr, la fête de la rupture du jeûne qui marque la fin du mois sacré de ramadan. Une décision prise en raison du manque de temps pour désinfecter d'ici là les lieux de culte, mais aussi de l'impossibilité de garantir à tous du gel et des masques, explique à Europe 1 Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM). 

"Il est impossible d'ouvrir les lieux de culte pour la prière de l'Aïd", indique-t-il. "Les salles de prières étaient fermées depuis deux mois. Pour les ouvrir, il faut d'abord tout désinfecter, les murs et les sols." Par ailleurs, ajoute Abdallah Zekri, la fête de l'Aïd "draine plus d'un million et demi de musulmans à travers 2.500 lieux de culte, donc il est impossible d'avoir du gel et des masques pour tout le monde".

"Préserver la vie plutôt que de faire des prières avec beaucoup de gens entassés"

Face à cette situation, le CFCM demande aux musulmans de France "de continuer à faire leur prière chez eux comme lors des deux derniers mois", dit encore son délégué général, qui rappelle que "la prière de l'Aïd n'est pas une prière obligatoire".

"Le principe fondamental pour moi, c'est la préservation de la vie plutôt que de faire des prières avec beaucoup de gens entassés, et qu'on risque après d'avoir des cas dans certains endroits", conclut Abdallah Zekri.