pompes funèbres coronavirus 3:00
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Romane Hocquet, édité par Jonathan Grelier , modifié à
Depuis plusieurs semaines, l’afflux de corps est continu dans les entreprises de pompes funèbres des régions les plus touchées par l'épidémie de Covid-19. "On a l'impression de passer sur un travail quasiment industriel", regrette Guillaume Lantz, gérant d'une entreprise de pompes funèbres à Mulhouse, dans le Haut-Rhin, vendredi sur Europe 1.

Chaque jour, le nombre de décès dus à l'épidémie de coronavirus augmente en France. L'activité des entreprises de services funéraires explosent, à tel point qu'un entrepôt du marché de Rungis va être transformé en morgue pour les soulager. Dans les régions les plus touchées par le Covid-19, en Ile-de-France et dans le Grand-Est, les travailleurs des funérariums sont parfois même débordés. "On a l'impression de passer sur un travail quasiment industriel", regrette Guillaume Lantz, gérant d'une entreprise de pompes funèbres à Mulhouse, dans le Haut-Rhin, vendredi sur Europe 1.

"On restera marqués à jamais par quelque chose comme ça"

"Là j'ai six ou sept cercueils en permanence dans la chambre funéraire. On n'en est pas encore au point de les empiler, mais si la situation perdure, on n'aura plus le choix", raconte-t-il. En temps normal, sa société prend en charge entre 80 et 120 décès par mois. "Là, on a été à 280. On restera marqués à jamais par quelque chose comme ça."

Selon le responsable, le rythme est encore plus soutenu qu'en 2003 lors de la canicule. Et les conséquences sont nombreuses pour les salariés des entreprises de pompes funèbres. Dans celle de Guillaume Lantz, les salariés sont mobilisés nuit et jour, ainsi que le week-end. Les congés ont même été supprimés. En outre, 7 salariés sur 50 sont tombés malades.

La peur de la maladie

"Nos salariés viennent travailler la peur au ventre", confirme Lydie Santilly, installée en Île-de-France. Son activité a doublé, mais les stocks de masques et de blouses s'amenuisent... Elle dit pouvoir tenir "une dizaine de jours." "Après... C'est l'inconnu."

L'entreprise a mis en place une cellule psychologique pour ses salariés. Un espace où ils pourront également évoquer leur regret de ne plus avoir le temps pour accompagner les familles, laissées bien souvent seules face au deuil.