Bertrand Piccard appelle les constructeurs d'avions à "entrer dans le jeu" de l'écologie 1:28
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Ugo Pascolo
Alors que le secteur aérien est à l'arrêt à cause du coronavirus, l'explorateur Bertrand Piccard souhaite que les constructeurs d'avions planchent sur des appareils électriques. Au micro d'Europe 1 ce mercredi, il appelle à passer commande d'un appareil de ce type à Airbus. 
INTERVIEW

Il a montré la voie. En réalisant le tour du monde avec son avion solaire Solar Impulse, l'aventurier et psychiatre Bertrand Piccard a prouvé qu'énergie propre et aviation ne sont pas incompatibles. Durement touché par la crise engendrée par le coronavirus, le secteur aérien doit-il en profiter pour amorcer sa révolution verte ? Sous perfusion économique étatique, "Air France a déjà demandé à la fondation Solar Impulse de sélectionner des solutions pour être plus propre", indique-t-il au micro de "L'équipée sauvage", ce mercredi sur Europe 1. 

Les constructeurs doivent aussi "entrer dans le jeu"

La compagnie "veut ainsi mettre en place des liaisons avec des appareils fonctionnant aux biocarburants, ou même hybrides", ajoute Bertrand Piccard. Un élan écologique que souhaite aussi l'État français : c'est même l'une des conditions sine qua non au plan de sauvetage de la compagnie, comme le rappelait fin avril sur notre antenne la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne. Mais pour être plus écologique, le secteur aérien a besoin que les "constructeurs entrent aussi dans le jeu", rappelle l'aventurier. 

"Commander un avion électrique à Airbus"

Pour ce faire, "il faut commander à Airbus un avion électrique pour dans 10 ans par exemple, pour que tout le monde se mette au travail. Je suis sûr que le constructeur en serait capable, on pourrait très bien avoir des appareils électriques avec 20-30-50 personnes à bord pour un vol de deux heures." Quant au rechargement des avions, Bertrand Piccard estime qu'il pourrait se faire au sol par le biais de panneaux solaires installés "autour des aéroports". 

"Il ne faut surtout pas reproduire le monde" pré-coronavirus

Interrogé de manière plus générale sur une éventuelle leçon à tirer de la pandémie qui a tué plus de 255.000 personnes à l'international, Bertrand Piccard estime au micro d'Europe 1 "qu'il ne faut surtout pas reproduire le monde instable, fragile, polluant, inéquitable et déjà au bord d'une récession" qu'on avait "avant le coronavirus". "Toutes les aides économiques données à l’industrie doivent être conditionnées à des engagements environnementaux et à la lutte contre la pollution, sinon on va retomber exactement dans ce qu’on avait avant."