Les bars et restaurants restent fermés à Marseille. 1:27
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Nathalie Chevance, édité par Antoine Terrel
Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé jeudi que Paris cochait toutes les cases pour basculer en zone d'alerte maximale, mais a renvoyé d'éventuelles restrictions à lundi. De quoi renforcer, à Marseille, où les bars et restaurants sont fermés depuis une semaine, l'impression d'un deux poids, deux mesures. 
REPORTAGE

Dans un Marseille déjà échaudé par les restrictions décidées il y a une semaine, les dernières annonces du gouvernement ne passent pas. Alors que dans la cité phocéenne, les bars et restaurants ont dû fermer leurs portes en raison du rebond de l'épidémie de coronavirus, leurs homologues parisiens, eux, ont obtenu un sursis, et ce alors que la capitale a franchi les trois seuils correspondant à la zone d'alerte maximale. De quoi, sur place, renforcer l'idée d'un deux poids, deux mesures. 

"On est les dindons de la farce", s'agace sur Europe 1 un cafetier-restaurateur du Vieux-Port. "Moi, je pensais vraiment que s'ils ne fermaient pas à Paris, on nous dirait : 'Les chiffres baissent à Marseille, vous rouvrez lundi'. C'est encore du grand n'importe quoi." Et de s'interroger : "Pourquoi nous et pas les autres ?"

"On se sent comme les cobayes de la France", dénonce un autre, pour qui "Marseille devient un laboratoire". D'abord, "on voit ce qu'il se passe sur Marseille, on voit si les chiffres baissent, on ferme Marseille, et ensuite on décide sur le territoire les mesures à prendre et ça, ça nous dérange beaucoup". 

"Olivier Véran est entêté"

Et à la Région Sud, le président Renaud Muselier maintient la pression. Il doit d'ailleurs tenir une visio-conférence vendredi matin avec le ministre de la Santé Olivier Véran, qu'il n'épargne pas. "Monsieur Véran est entêté. Je pense qu'il s'est un peu emballé, qu'il s'est pris les pieds dans le tapis. Et comme il veut pas se déjuger, il s'entête", estime l'ancien secrétaire d'Etat de Jacques Chirac.

Selon lui, c'est" une faute politique, une faute économique, une faute médicale et de santé publique". "Il va y avoir de nouveau une explication de texte, on ne lâche rien", promet encore Renaud Muselier.  "On a nos critères en-dessous du seuil d'alerte. Comme nous avons été les bons élèves, on n'a pas à être punis."

Et dans la ville, les professionnels continuent de se mobiliser contre les restrictions. Les cafetiers-restaurateurs doivent ainsi manifester à l'heure du déjeuner devant la préfecture, avec des casseroles.