Costa Magica paquebot croisières 2:50
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Mathilde Durand , modifié à
Un collectif de passagers a déposé 180 plaintes contre la compagnie de navires de croisière Costa notamment pour "homicides involontaires" et "omission de porter secours". Ils pointent la mauvaise gestion à l'intérieur du "Costa Magica", un paquebot refoulé de plusieurs ports de la Caraïbes début mars, en raison de cas de coronavirus. Six passagers sont décédés des suite de la maladie. 
INTERVIEW

À Paris, 180 plaintes viennent d'être déposées par un collectif de passagers qui attaque la compagnie Costa, du groupe Carnival, notamment pour "homicides involontaires" et "omission de porter secours". Ils dénoncent la gestion du "Costa Magica", un paquebot refoulé début mars de plusieurs ports de Caraïbes à cause de cas de coronavirus détectés à bord. Du 6 au 13 mars, dans une boucle au départ de la Guadeloupe, le navire s'est vu refuser d'accoster dans la plupart des îles visitées (Trinidad et Tobago, la Barbade, Grenade ou encore Sainte-Lucie). Six personnes sont mortes du Covid-19 parmi les 2.300 passagers à bord. Philippe Courtois, avocat des familles de trois des victimes, revient sur les erreurs de la compagnie au micro d'Europe 1.

Les ports avaient déjà refusé au bateau d'accoster, avant le départ

"Elle a failli à plusieurs titres, le premier étant bien entendu que le bateau ne devait pas partir au début de cette croisière", explique l'avocat. "Dans les jours qui ont précédé ce départ, le 'Costa Magica' avait déjà été refusé pour faire des escales dans les ports concernés par les excursions." Philippe Courtois cite l'exemple du port de Sainte-Lucie, où, deux jours avant le départ, les autorités avaient refusé au navire d'accoster, "en raison du non-respect par le commandant des recommandations sanitaires". "Il n'y avait aucune aide à bord", ajoute-t-il. 

La compagnie italienne Costa s'est défendue d'avoir caché ou négligé des informations aux passagers du "Costa Magica". "Le collectif que je représente comprend 850 personnes et passagers. Ils ont toutes une version différente de Costa", dénonce Philippe Courtois. "On a des vidéos où on voit le personnel refuser de répondre aux questions légitimes des passagers et ce sont les passagers eux-mêmes qui se renseignent entre eux, auprès de la presse locale."

Des cabines ouvertes, des restaurants fermés

"La situation sanitaire à bord a été continuellement contrôlée par le personnel médical qui était en contact permanent avec les autorités sanitaires au niveau local", a rétorqué le croisiériste dès lundi. "C'est complètement faux", dément l'avocat sur Europe 1. "Le préfet de Martinique a intimé l'ordre au commandant de placer dans leur cabine l’ensemble des passagers et de refuser les repas. Or qu'est ce qu'a fait le commandant ? Il a laissé les cabines ouvertes et fermé deux restaurants sur trois. Résultat : aux heures des repas, les passagers se sont précipités en même temps, en file indienne, pour aller se restaurer."

"Il faudra que Costa soit beaucoup plus précis dans ce qu’il a pu apporter", assure enfin Philippe Courtois. "Ils n'apportent aucun élément alors que nous on dispose de différentes vidéos et informations locales." Parallèlement, le groupe, qui avait cessé toutes ses activités à cause de l'épidémie, vient d'annoncer une reprise des croisières au départ des ports italiens dès le 6 septembre. Les autres voyages sont suspendus jusqu'au 30 septembre.