Après avoir été tirés au sort, les 150 citoyens qui composent la Convention citoyenne pour le climat ont planché pendant neuf mois sur des solutions concrètes de lutte contre le changement climatique (photo d'illustration). 5:38
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Claudia Bertram, édité par Céline Brégand avec AFP
Les 150 citoyens tirés au sort pour plancher sur des solutions de lutte contre le réchauffement climatique votent à partir de vendredi sur leurs 150 propositions. Celles adoptées seront remises à l'exécutif dimanche. Emmanuel Macron s'est engagé à y apporter une première réponse le 29 juin.
DÉCRYPTAGE

Les résultats de la Convention citoyenne pour le climat seront connus dans le weekend. Après avoir été tirés au sort, les 150 citoyens qui la composent ont planché pendant neuf mois sur autant de solutions concrètes de lutte contre le changement climatique. L'ultime session a débuté vendredi au CESE (Conseil économique, social et environnemental) afin de voter les propositions qu'ils remettront à l’exécutif, dimanche. Emmanuel Macron s'est lui engagé vendredi à revenir devant eux le 29 juin pour leur faire part se ses arbitrages. Europe 1 fait le point sur les prochaines étapes à venir. 

Pour une délibération "à l'échelle du pays"

Le président de la République avait décidé d'organiser cette Convention après la crise des "gilets jaunes" afin de proposer une nouvelle forme de démocratie directe sur des questions environnementales devenues omniprésentes dans le débat public. Il avait déclaré en janvier, lors d'échanges avec des membres de la Convention, qu'il s'engageait à ce que "des décisions fortes (soient) prises" sur la base de ces propositions, avec la possibilité "sur quelques mesures, (d')en appeler à un référendum".

Invité d'Europe 1, vendredi, Cyril Dion, le garant de la Convention citoyenne pour le climat, militant écologiste et documentariste du film Demain, rappelle que le but est que "ce plan aille devant le reste des Français avec le référendum ou devant la représentation nationale au Parlement ou les deux - le plus probable est que ce sera les deux - pour que cette délibération puisse se faire à l'échelle du pays". Il souligne en outre qu'Emmanuel Macron "s'est engagé à faire passer les mesures sans filtre au Parlement, au référendum et à l'application réglementaire". 

Les 150 citoyens en attendent donc beaucoup de la part de l'exécutif. "On veut des prises de position fortes de la part du gouvernement pour accepter nos propositions", explique Héloïse, 17 ans. "On nous a demandé de travailler, on a répondu à notre mandat. Aujourd'hui on attend des réponses de cet exécutif qui nous a fait des promesses. On veut vraiment que les choses bougent", appuie-t-elle.

Des propositions de loi prêtes à l'emploi

Vendredi matin, les 150 citoyens ont commencé par examiner les propositions concernant les transports. Par exemple, l'abaissement de la vitesse à 110 km/h sur l'autoroute ou l'interdiction des vols intérieurs s'il existe des alternatives de moins de quatre heures. Parmi les autres propositions, notons aussi celle de l'interdiction de la publicité des produits les plus polluants. Au total, 150 propositions vont donc être passées en revue, un bilan dont est fier Michael qui se dit "satisfait" du travail accompli par la Convention. "On ne pensait pas, il y a neuf mois, en arriver là. Ça paraissait tellement énorme le travail à faire", se souvient-il. 

Certaines mesures ont été traduites en propositions de loi prêtes à l'emploi. "Les citoyens ont travaillé avec des juristes pour que ces propositions puissent aller directement au Parlement ou au référendum et ils ont même travaillé au financement. Ils vont dire au gouvernement comment il peut faire pour les financer", explique Cyril Dion. Pour le garant de la Convention, c'est le moment où jamais de parler d'argent. "La question est de savoir quel type d'économie on veut pour le futur : est-ce qu'on veut continuer comme avant ou mettre en place une économie qui nous évite de traverser une crise encore plus grave que le coronavirus avec le changement climatique ?"

À la fin du weekend, les 150 citoyens remettront donc leurs propositions finales à Elisabeth Borne qui s'est déclarée vendredi favorable à un référendum concernant des propositions de la Convention. "Un référendum est envisageable si les citoyens le demandent", a déclaré la ministre de la Transition écologique et solidaire sur franceinfo vendredi. "À titre personnel je pense que ce serait très bien un référendum sur des enjeux écologiques", a-t-elle ajouté.