Consignes sanitaires à la messe : "Les catholiques sont obéissants, ils s'y plieront"

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Pauline Rouquette , modifié à
Il faudra encore attendre huit jours avant que le gouvernement n'édicte les règles concernant la réouverture des lieux de culte. Mgr Denis Jachiet, évêque auxiliaire du Diocèse de Paris, était l'invité d'Europe 1, mercredi, pour évoquer le protocole sanitaire qui sera alors mis en place.
INTERVIEW

Les catholiques célèbrent l'Ascension, jeudi, mais il faudra encore attendre huit jours pour qu'ils ne se retrouvent dans les églises. Un délai qui doit permettre au gouvernement d'édicter les règles à suivre pour la réouverture des lieux de culte, conformément à la décision du Conseil d'État, prise lundi. "Ça a été une bonne nouvelle de voir le Conseil d'État rappeler que la liberté de culte est fondamentale", a réagi Mgr Denis Jachiet, évêque auxiliaire du Diocèse de Paris, mercredi sur Europe 1.

Si celui-ci a rappelé que l'Ascension sera célébrée ce jeudi dans le cadre d'un "confinement strict", il a toutefois dit espérer pouvoir célébrer la Pentecôte "en communauté".

Pour la Pentecôte, "on a tout préparé"

"Demain [jeudi], ça reste le système du confinement strict : on ne peut pas accueillir du public, donc on continue des messes retransmises par internet, via la télévision, auxquelles on peut s’associer par écrans interposés", explique l'évêque qui espère pouvoir rapidement célébrer des messes "réelles".

Aussi, pour la Pentecôte, qui sera célébrée le 31 mai prochain, celui-ci l'assure : "on a tout préparé." Chaises condamnées, respect de la distanciation sociale, port du masque, parcours à suivre, don de l'ostie à la main plutôt qu'à la bouche au moment de la communion... C'est tout un protocole sanitaire qui a d'ores et déjà été organisé, et Mgr Denis Jachier n'a aucun doute sur le fait que les fidèles le respectent à la lettre. "Les catholiques sont assez obéissants, il n’ont pas cherché à tricher avec les règles du gouvernement. Ils s’y plieront."

"Pas plus de danger à l'église qu'au supermarché ou à l'école"

Assez obéissants, mais de plus en plus impatients, poursuit le prélat. "Au début on se disait que c'était formidable avec les moyens numériques, mais aujourd'hui c'est long : on a vraiment besoin de se retrouver, de recevoir le sacrement, besoin de contact personnel, d'accompagnement", affirme-t-il. "On s'est beaucoup concentré sur la réponse sanitaire, et c'était nécessaire, mais ça ne suffit pas."

Le besoin de se rassembler se fait de plus en plus pressant, mais à quelques jours de la réouverture des lieux de culte, quid de la crainte de favoriser ainsi de nouveaux foyers épidémiques ? "Il y a une vraie vigilance à avoir", estime Mgr Denis Jachier. "Si l'on est prudent, s'il y a un comité d'accueil à l'entrée de chaque église, qui compte le nombre de places disponibles et ferme les portes une fois que les quotas sont atteints, il n’y a pas de raison que l’on se mette plus en danger en allant à l’église qu’en allant au supermarché ou à l’école."