Coronavirus 1:41
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avec AFP , modifié à
Au moins neuf personnes ont été testées positives au coronavirus en Dordogne après un enterrement, fin avril, qui ne respectait pas les mesures de confinement. Mais ce nouveau foyer serait "maîtrisé", selon l'Agence régionale de santé. Europe 1 fait le point sur ce que l'on sait de la situation, alors qu'un autre "cluster" a été décelé dans la Vienne.

Les autorités y voient l'illustration d'un "relâchement" du confinement et de l'application des gestes barrières : un nouveau foyer de coronavirus a été détecté en Dordogne, a annoncé vendredi la préfecture. Samedi, le préfet Frédéric Périssat a précisé les conditions dans lesquelles au moins neuf cas de coronavirus avaient été détectés, après des obsèques organisées fin avril dans une petite commune du sud de Périgueux. Europe 1 fait le point sur ce que l'on sait de ce nouveau "cluster".

Que s'est-il passé ?

Tout remonte, selon le préfet, à un enterrement en Dordogne, département classé en vert. D'après Sud Ouest, c'est le 24 avril que se serait formé ce foyer de contamination. Ce jour-là, pour les obsèques d'un homme de 51 ans, les membres de la communauté portugaise, pays d'origine du défunt, se réunissent à Église-Neuve-de-Vergt.

Il n'y a pas plus de 20 personnes dans l'église, ce qui ne contrevient donc pas à la réglementation actuelle et future en la matière (voir encadré). Mais il y a bien davantage de personnes ensuite, au funérarium, puis au cimetière et lors de la réunion de famille, qui réunit des personnes venues de Portugal et de Suisse.

Combien y a-t-il de malades ?

Le 5 mai, un homme qui avait participé à ces obsèques a été diagnostiqué positif après une visite chez son médecin. Alertée, l'Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine a déclenché une recherche de "cas contact" parmi des dizaines de personnes dans l'entourage de cet homme. En tout, au moins 127 tests ont été pratiqués. L'épouse et le fils du défunt seraient les premiers patients de ce foyer épidémique. "Nous avons travaillé par cercles concentriques", a expliqué samedi Michel Laforcade, le directeur général de l'ARS Nouvelle-Aquitaine. "Il s'est agi de dépister les pompes funèbres, le personnel de l'hospitalisation à domicile et l'entreprise de la première personne dépistée positivement."

Selon le dernier bilan disponible, huit personnes (plus cet homme) se sont révélées positives sur les 103 premières analyses remontées, a indiqué l'ARS. "Ces personnes sont asymptomatiques et à l'isolement chez elles", a précisé le préfet. Samedi après-midi, l'ARS a indiqué que ce foyer épidémique était désormais "maîtrisé".

Par ailleurs, un deuxième foyer épidémique est apparu dans la Vienne "il y a deux ou trois jours dans un collège de la Vienne" où "des professionnels s'étaient réunis pour préparer la rentrée du 18 mai", a indiqué sans plus de détails, le directeur général de l'ARS.

Que répondent les autorités ?

"C'est vraiment l'illustration de ce ce que l'on ne souhaite pas vivre dans les trois semaines", a regretté le préfet samedi après-midi. "C'est-à-dire : relâchement, réunions familiales, enfants, petits-enfants, grands-parents, voisins-voisines… On se retrouve à une trentaine et, au bout du compte, une seule personne va contaminer un nombre très significatif et derrière, ça va mobiliser beaucoup de monde" pour remonter et casser la chaîne de contamination, a dénoncé le représentant de l'État, deux jours avant le début de la première phase de déconfinement.

"On sait qu'à partir du moment où la première phase du déconfinement va démarrer lundi, tout ce qui est respect des règles barrières va avoir encore plus d'importance qu'avant", a expliqué Michel Laforcade, de l'ARS. "Le respect des bonnes pratiques va devenir absolument fondamental."

Quelles nouvelles règles pour les rassemblements et les enterrements ?

Dès lundi, la première phase de déconfinement va s'ouvrir. Les rassemblements de moins de dix personnes seront désormais autorisés, hors pratique du sport collective. Mais pas davantage, même dans les départements classés en vert comme dans l'ouest et le sud de la France. Les cimetières rouvriront leurs portes, mais les obsèques continueront de se dérouler avec une vingtaine de personnes au maximum.