Pour le maire de Montpellier, rouvrir les écoles le 11 mai serait "extrêmement dangereux"

Pour de nombreux maires, le retour aux classes progressivement le 11 mai est une mauvaise option. (photo d'illustration)
Pour de nombreux maires, le retour aux classes progressivement le 11 mai est une mauvaise option. (photo d'illustration) © CHRISTOPHE SIMON / AFP
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Théo Maneval, édité par Ariel Guez
La date du 11 mai a été annoncée par le président de la République lundi, et depuis, tous les maires se demandent comment ils pourront rouvrir progressivement les écoles dans moins d'un mois, alors que l'épidémie de coronavirus est toujours présente. Au micro d'Europe 1, Philippe Saurel, maire de Montpellier, explique qu'il "ne peut pas prendre un seul risque".
INTERVIEW

Le déconfinement à partir du 11 mai rime aussi avec une reprise progressive des cours. C'est l'objectif qu'a dressé le chef de l'État dans son allocution en début de semaine. Si les élèves de maternelle, d'élémentaire, de collège et de lycée devraient reprendre progressivement le chemin des classes, sous réserve que les conditions sanitaires le permettent, l'idée ne fait l'unanimité chez les élus locaux, et notamment chez les maires.

"C'est extrêmement dangereux"

Lors d'une audition au Sénat, François Baroin a expliqué que les édiles étaient très sceptiques à l'idée de rouvrir les écoles le 11 mai. "On a des remontées très fortes de nombreux maires, quelle que soit la taille des communes", a indiqué, le président de l’Association des maires de France (AMF). Une motion pour "demander qu’elles ne soient pas rouvertes" est même envisagée, rapporte Public Sénat. Elle serait portée par France urbaine (association qui représente les grandes villes et les agglomérations), à l’instigation du maire de Montpellier, Philippe Saurel. 

Ce dernier, au micro d'Europe 1, explique pourquoi il adopte un tel positionnement. "Je pense que c'est extrêmement dangereux de mettre ensemble toutes ces personnes : les enfants, les parents qui les amènent et qui viennent les chercher le soir, les enseignants, les gens de la cantine et de l'animation", commence le maire de Montpellier, par ailleurs professionnel de médecine.

"Un très mauvais message"

"On n’a pas de certitudes sur la propagation de l'épidémie", poursuit Philippe Saurel, "ni sur le virus lui-même (...) Sur les tests ou la sérologie", continue le maire de Montpellier. Et même avec des tests sérologiques, tout ne serait pas assuré, car, rapelle-t-il, des scientifiques ont indiqué que l'immunité après contamination pouvait disparaître. "Le 11 mai, ce n'est pas la fin de l'épidémie", résume-t-il.

Et rouvrir les écoles serait "un très mauvais message", conclut Philippe Saurel. "L'Ordre national des médecins partage ce point de vue et l'Inserm qui s'est exprimée. Je ne peux pas prendre un seul risque", résume-t-il. 

La maire de Lille s'est également exprimée sur le sujet. "C'est la seule chose sur laquelle je prends position car je ne veux pas entrer dans la polémique aujourd'hui (...) Il faut se serrer les coudes dans ce drame", mais "je ne vois pas comment on peut rouvrir les écoles le 11 mai", a déclaré Martine Aubry lors d'une visioconférence de presse.