La stratégie de l'immunité collective semble s'éloigner. 1:33
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Le Conseil scientifique estime que moins de 15% de la population française est immunisée contre le coronavirus. Pour le docteur Jimmy Mohamed, l’hypothèse de jouer sur cette immunité collective pour le déconfinement "semble s’éloigner".

Depuis plusieurs semaines, les gouvernements de différents pays évoquent l’immunité collective face au coronavirus. Concrètement, le déconfinement pourrait être envisagé quand une grande partie de la population, environ 60 à 70 %, aura été en contact avec le virus et sera donc immunisée. Problème : cette hypothèse est très éloignée de la réalité. Le Conseil scientifique a estimé dans son dernier avis que moins de 15% de la population française est immunisée. L'immunité collective ne pourrait donc pas jouer de rôle dans le déconfinement.

"L’hypothèse d’une immunité collective est intéressante mais semble s’éloigner", juge le docteur Jimmy Mohamed, mercredi sur Europe 1.

"Dans ce scénario, il y aurait des dizaines de milliers de morts"

"On partait sur une hypothèse d’immunité collective de 60 à 70% de la population qui devrait avoir le virus pour que le virus disparaisse et que nous soyons quasiment tous immunisés. Dans ce cas on aurait plus de chances de rencontrer une personne immunisée qu’une personne malade. Mais dans ce scénario il y aurait des dizaines voire des centaines de milliers de morts", prévient le docteur.

"Les stratégies changent au jour le jour"

Jimmy Mohamed estime, comme de nombreux experts, qu’il faudra augmenter sensiblement les capacités de dépistage de la population pour envisager tout déconfinement. "L’autre piste ce serait, au moment du déconfinement, que le virus va naturellement circuler quand il y aura une reprise du travail. Il faudra alors identifier de manière beaucoup plus précoce les personnes malades. On aura beaucoup plus de tests à disposition, et [il faudra] peut-être utiliser le système de tracking pour limiter au maximum une deuxième vague", souhaite-t-il.

"Les stratégies changent au jour le jour, ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera peut-être pas demain", prévient le docteur.