Pour les ménages en difficulté, Bercy a annoncé qu'il renforcerait le dispositif plafonnant les frais bancaires. 1:38
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Arthur Helmbacher, édité par Céline Brégand
La crise du coronavirus et le confinement ont creusé les inégalités et aggravé des situations de précarité en France. Si bien que des familles sont obligées de demander des autorisations de découvert à leur banque, comme Cindy et Annabelle, mères de famille strasbourgeoises qui témoignent sur Europe 1 jeudi.
REPORTAGE

Le pouvoir d'achat des plus fragiles a pris un coup à cause de la crise du coronavirus et du confinement. Les découverts bancaires sont en nette hausse, des familles reportent les échéances de leur crédit, et d'autres ne parviennent plus à payer leur loyer. À Strasbourg, deux femmes confient à Europe 1 jeudi les effets de la pandémie sur leur porte-monnaie. 

"Une barquette de fraises à 3,49 euros, je trouve ça très cher"

Cet été, les vacances se feront très certainement à Strasbourg pour la famille de Cindy, mère au foyer de cinq enfants, et dont le mari est électricien. Idem chez Annabelle et son époux, artisan dans le BTP, qui ont deux enfants. Des ménages modestes, très touchés par les effets du confinement. "Pendant le confinement, on a eu beaucoup plus de dépenses !", constate Cindy. "Qui dit enfants à la maison dit qu'on ne les met pas à la cantine", souligne-t-elle.

"Puisqu'ils sont à la maison, ils mangent à la maison. Ils avaient faim toutes les heures. Le ticket de cantine revient à 1,50 euros pour une entrée, un plat et un dessert. Tandis que là, c'est tout à fait différent", appuie Annabelle. Les deux femmes ont également constaté une augmentation des prix de la nourriture pendant cette période confinée. "Une barquette de fraises de 500 grammes à 3,49 euros, je trouve que c'est très cher. Avant, on en avait pour 1,99 euros", note Cindy. Conséquence, "on tape dans le découvert", lâche-t-elle. "Avec tout ce qui s'est passé, la banquière nous a autorisé un peu plus. Normalement j'ai une autorisation de découvert de 400 euros mais là je suis à 550", confie-t-elle. 

Autre effet, en l'occurrence local, de l'épidémie sur le porte-monnaie des familles modestes : la frontière fermée qui a signé la fin des courses dans les grandes surfaces allemandes. Un problème important pour ces familles puisque les prix allemands, notamment sur certains articles de première nécessité, sont inférieurs aux prix français. Pour les ménages en difficulté, Bercy a annoncé qu'il renforcerait le dispositif plafonnant les frais bancaires.