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Laetitia Drevet
Le professeur Joyeux évoque au micro d'Europe 1 les "symptômes" d'une addiction à l'achat. D'après lui, les offres promotionnelles comme celles du Black Friday n'y sont pas liées. 

Les publicités promettent d'incroyables rabais. Le Black Friday est lancé, avec ses promotions XXL, ses spots publicitaires et ses annonces par mail, SMS et boites aux lettres. "Les marques veulent donner l'idée que l'on achète plus qu'un objet, qu'on s'offre des nouvelles possibilités", explique au micro d'Europe 1 le professeur Joyeux, du service psychiatrie et addictologie de l'hôpital Bichat, à Paris.  Mais pas besoin de promotions pour expliquer l'envie intempestive d'acheter, bien au contraire. "Les impulsifs ne peuvent pas résister. Cela ressemble à d'autres sortes d’addictions : c'est comme prendre un verre sans pouvoir s'empêcher de finir la bouteille", souligne-t-il. D'après lui, les rabais du Black Friday ne correspondent pas aux "symptômes" d'une addiction à l'achat. "Les personnes entrain de perdre le contrôle n’achètent pas en solde. Elles aiment dépenser."

Publicité et peur du regret 

Dans le cas d'une addiction, la sensibilité à la publicité fait aussi beaucoup. "On se dit qu'avec un nouvel objet on sera différent, que sa vie va changer. On n’achète pas un objet mais une sorte du psychothérapie sauvage..." Autre encouragement à acheter, la peur de regretter. "On craint le manque. Les marques poussent à penser que vous le rater, vous le regretterai." L'achat en ligne est particulièrement propice. "Plus l’achat est matérialisé, mieux on l’évalue et mieux on y résiste", affirme le professeur Joyeux. 

 

Donc pas de panique, le fait d'acheter beaucoup ne veut pas que l'on est addict. "Tant que ça fait plaisir, qu’on peut payer, rien de grave', nuance-t-il. "Les achats compulsifs sont par définition des achats qui ne font pas plaisir, inutiles et au dessus des possibilités financières."