La désinvolture de certains déconfinés fait redouter l'apparition d'une nouvelle vague de contaminations. 1:42
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Arthur Helmbacher, édité par Romain David , modifié à
Interrogé par Europe 1, Franck, un Alsacien qui a passé plusieurs semaines en réanimation après avoir contracté le coronavirus, se dit profondément choqué devant les images montrant les rives du canal Saint-Martin bondées à Paris, ou encore des files d'attente devant des magasins de vêtements, quelques jours seulement après le début du déconfinement.
TÉMOIGNAGE

Le déconfinement se poursuit, et les gestes barrières sont parfois mis à mal. De quoi susciter l’indignation de Franck, 46 ans, un Alsacien qui a survécu au Covid-19, après des semaines de réanimation, et un transfert en TGV médicalisé à l’autre bout de la France, à Dax. Son épouse Audrey s’était exprimée dans la matinale d’Europe 1 début avril : elle essayait alors de garder le contact avec un mari dans le coma, à 1.000 km de chez elle. À présent, Franck est de retour chez lui, près de Sélestat.

"Force de la nature… physique de rugbyman", c’est ce que nous avait dit Audrey, sa femme. On essaye de l’imaginer, rien n’est moins évident. Voilà des yeux bleus un peu perdus. Voilà un grand maigre. Franck a perdu 20 kilos, et ce qu’il voit aujourd’hui du déconfinement le désole. "Ça me révolte quand je vois ce genre d’image, j’ai juste envie de leur dire : ‘le jour où vous serez en réa et où vous vivrez ce que j’ai vécu… c’est terrible", confie-t-il au micro d’Europe 1.

Le risque d'une deuxième vague

"Les gens sur les berges à Paris, ou bien qui se ruent dans les magasins pour acheter des vêtements le premier jour du déconfinement, sont inconscients. C’est égoïste de leur part", poursuit-il. "C’est gens-là devraient aller en prison !", finit par lâcher Franck, qui estime que ce genre de comportement annonce "une deuxième vague".

 "On voit sur les paquets de cigarettes des gens qui meurent, avec des poumons noirs, il faudrait faire la même chose en montrant qu’avec le Covid on peut atterrir en réanimation, et qu’en réanimation seule une personne sur deux s’en sort", relève-t-il. "Que les déconfinés désinvoltes se rappellent, dit encore Franck, qu’on peut avoir 46 ans, zéro facteur de risque, et s’en sortir par miracle."