Le sport peut s'avérer extrêmement efficace pour se relever d'un traumatisme. 9:09
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Romain Rouillard
Invitées de l'émission "Bienfait pour vous" sur Europe 1, Pauline Déroulède, ancienne championne de tennis fauteuil et Sabine Salmon, présidente de l'association "Fight for dignity", expliquent en quoi le sport peut aider à surmonter un épisode traumatique, comme un viol ou un grave accident.

Faire du sport pour oublier. Après un évènement traumatique, il peut être difficile de puiser l'énergie nécessaire pour reprendre le cours de sa vie. S'il n'est pas toujours évident, en pareil cas, de trouver de la motivation pour faire du sport, l'activité physique peut pourtant jouer un rôle non négligeable dans le processus de reconstruction. 

C'est ce qu'ont expliqué Pauline Déroulède et Sabine Salmon ce lundi dans Bienfait pour vous sur Europe 1. L'une est ancienne championne de tennis fauteuil et a subi une amputation à l'âge de 12 ans tandis que l'autre préside l'association "Fight for Dignity" qui mise sur le sport pour venir en aide aux femmes victimes de violence.

"Pas besoin de haut niveau pour s'épanouir" 

"Pour moi le sport, cela a été radical", témoigne Pauline Déroulède, qui a perdu sa jambe, fauchée par un chauffard sur un trottoir à Paris. "Quand j'étais dans l'effort physique, je ne pensais à rien d'autre et j'essayais d'oublier mon handicap en essayant de reproduire tout ce que je faisais avant", poursuit-elle. 

Celle qui rêve de décrocher une médaille olympique lors des Jeux de Paris en 2024, a donné quelques conseils pour franchir le cap. "Je pense qu'avoir des objectifs est un bon fonctionnement. Cela permet de mettre une perspective et de se tourner vers le futur. Ça donne un chemin à suivre", indique-t-elle. Et nul besoin de tutoyer des sommets de performance. "On n'a pas besoin de faire du haut niveau pour s'épanouir. Chacun a sa façon de pratiquer et de vivre le sport". 

"Il n'y a pas de bon sport" 

Pour appuyer cette idée, Sabine Salmon, dont l'association mise sur le karaté pour contribuer à la reconstruction des femmes victimes de violences, est revenue sur l'histoire poignante d'une patiente, devenue par la suite ceinture bleue de cet art martial japonais. "Elle était dans un parcours de soin, puis elle a suivi nos ateliers. Ensuite, elle a rejoint un club de karaté puis elle s'est intégrée dedans. Après, elle a obtenu cette ceinture bleue et nous a envoyés une photo d'elle avec sa ceinture. On a tout de suite eu les larmes aux yeux parce que pour nous, c'est gagné". 

Et Pauline Déroulède d'ajouter qu'aucun sport ne saurait être plus bénéfique qu'un autre. "Chacun doit trouver la discipline qui lui va. Ça peut être la course à pied ou alors quelque chose de plus intense. Donc il n'y a pas de bon sport, il faut juste trouver le sien".