Bénédicte, 35 ans, adepte du "zéro déchet" : "Avec des petites habitudes, ça se fait tout seul"

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Anaïs Huet , modifié à
Cela fait quatre ans que Bénédicte et sa famille ont adopté un mode de vie "zéro déchet". Elle ne produit désormais qu'un simple bocal de détritus par an. Elle a raconté sa démarche et prodigué ses bons tuyaux à Olivier Delacroix sur Europe 1.
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Avec son mari et ses deux enfants, Bénédicte Moret, 35 ans, est parvenue à ne quasiment plus produire de déchets. Une démarche complexe, mais qu'elle a choisi de mener comme un jeu. Auteure d'un blog et d'un livre, Ma famille zéro déchet, elle a raconté son expérience à Olivier Delacroix, vendredi sur Europe 1, et en a profité pour livrer quelques conseils à ceux qui seraient tentés de lui emboîter le pas pour, comme elle, faire un geste pour la planète.

"Il y a quatre ans, avec ma famille, on a décidé de réduire à néant tous nos déchets. On s'est dit qu'il fallait arrêter d'attendre que le changement vienne d'en haut, et qu'on soit nous-mêmes acteurs.

Concrètement, on a vidé notre poubelle sur une bâche dans le jardin, on a regardé élément par élément, et on a essayé de trouver une solution pour chaque déchet que l'on produisait. À la fin de la première année, on a quand même réussi à réduire nos déchets de 90%, ce qui est absolument énorme. Et là, au bout de quatre ans, on est arrivé à produire un bocal de déchets par an pour une famille de quatre.

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On était déjà à fond dans la préservation de l'environnement avant. On pensait qu'on était nickel, mais on continuait à avoir cette poubelle toutes les semaines. À un moment donné, on s'est dit 'Mais ce n'est pas possible, on fait du compost, de la sensibilisation, mon mari travaille dans une ONG depuis des années, et on continue d'avoir des déchets !' On s'est dit qu'il fallait arrêter de dire aux autres ce qu'il faut faire et regarder ce que nous on ne fait pas. On a décidé d'être vraiment acteurs dans notre quotidien, avec nos enfants. On a voulu les mobiliser car c'est quand même l'avenir. On s'est lancé tous ensemble dans cette aventure.

Entendu sur europe1 :
C'est une progression qui est assez lente, mais quand on a pris des petites habitudes, ça se fait tout seul

On a décidé de vivre ça comme un jeu. On a d'abord commencé par écrire un blog avec des articles qui racontaient notre aventure, les choses positives et négatives. On ne s'est pas mis la pression. Au début, on disait qu'on allait faire zéro déchet, et au bout de quelques semaines on s'est rendu compte que ce n'était pas possible, et qu'il fallait donc tendre vers le mieux. Comme c'était fait un peu à la rigolade et de manière positive, rien n'a finalement été très compliqué. C'est une progression qui est assez lente, mais quand on a pris des petites habitudes, ça se fait tout seul.

Il y a quatre ans, on a essuyé les plâtres, parce qu'il n'y avait pas beaucoup de zéro déchet. En créant le blog, puis en publiant le livre, on s'est dit que toutes les galères que l'on a rencontrées, autant que les gens les zappent et entrent directement dans le côté pratique et facile.

Entendu sur europe1 :
Faire du zéro déchet, c'est aussi aller à l'essentiel et arrêter de consommer pour consommer

Réduire ses déchets, c'est un peu déserter les supermarchés, redonner son argent à l'économie locale. Les exemples concrets, c'est aller chez son boucher, son fromager, son pâtissier, acheter ses légumes au marché, y aller simplement avec son panier, des bocaux en verre ou des Tupperware.

Figurez-vous que ça ne coûte pas du tout plus cher, ça coûte même moins cher au final. La première année, on a réduit notre consommation de 20%. Car faire du zéro déchet, c'est aussi aller à l'essentiel et arrêter de consommer pour consommer. Quand on déserte les supermarchés, on déserte aussi les tentations. On finit par acheter ce dont on a besoin, et pas ce qui nous fait envie, car on est moins tenté.

Je conseille de trouver vos producteurs locaux et d'aller directement chez le commerçant avec vos emballages réutilisables. Il faut réduire ses pulsions, ou en tout cas ses envies d'achats, sur les vêtements par exemple, on peut privilégier l'occasion plutôt que d'acheter neuf."