L'hôpital public espère que le gouvernement tire des leçons de la crise sanitaire. 1:30
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Pierre Herbulot, édité par Romain David , modifié à
Alors que la crise sanitaire commence à décroître, le personnel hospitalier fait de nouveau entendre les revendications portées pendant de longs mois : une revalorisation de ses conditions de travail, notamment par le déblocage de moyens supplémentaires.

Après plus de deux mois de crise sanitaire, le personnel hospitalier, bien qu’exténué, laisse de nouveau entrevoir sa colère contre le manque de moyens. Une manifestation s’est ainsi tenue jeudi devant l’hôpital Robert Debré à Paris. Alors que l’épidémie de Covid-19 commence à décroître, médecins et personnels soignants mettent la pression sur le gouvernement pour ne pas être oubliés.

"Hôpital public pas de retour à l’anormal" peut-on lire sur la façade de la Pitié Salpêtrière. "Après le Covid, que va-t-il se passer ? Ça nous fait peur", relève une infirmière. S’il est aussi pessimiste, le neurologue David Grabli espère toutefois que le gouvernement tire des leçons de la crise sanitaire. "On s’est habitué à fonctionner avec l’idée qu’un lit libre était un lit en trop. Cette crise a montré que si on veut accueillir des personnes en fonction de leurs besoins, il faut des lits libres !"

"L’hôpital commence à bouillir"

Avec les renforts de volontaires qui repartent, les problèmes reviennent, comme l’explique le docteur Léger : "Une salle d’hospitalisation du bâtiment est toujours fermée, car nous n’avons pas le personnel infirmier pour y accueillir de patients." Emmanuel Macron a promis jeudi un plan massif pour le secteur, mais il va falloir se dépêcher prévient cette neurologue : "Entre la fatigue, l’attente, l’effet d’annonce qui ne vient pas… l’hôpital commence à bouillir. Si ces espoirs-là sont douchés, plein de gens vont jeter l’éponge."  Et d’ajouter : "Nous n’avons pas besoin de médailles." Tout ce qu’elle et ses collègues veulent, c’est que l’hôpital d’après ne ressemble pas à l’hôpital d’avant.