Gare Montparnasse 1:34
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Marion Gauthier, édité par Romain David , modifié à
La SNCF s'attend à une forte affluence dans ses gares pour ce dernier week-end avant Noël. Les étudiants, officiellement en vacances depuis vendredi soir, vont pouvoir rejoindre leur famille, parfois après une longue séparation rendue particulièrement difficile par le reconfinement.
REPORTAGE

Si les Français pourront profiter en famille de Noël, le contexte sanitaire reste toujours préoccupant. En ce premier week-end de départs en vacances, Europe 1 s'est rendu gare Montparnasse, à Paris, où de nombreux voyageurs se montrent assez partagés entre la joie de quitter la capitale pour rejoindre des proches et l'angoisse de propager le virus. C'est bien souvent du côté des étudiants, parfois restés séparés de longues semaines de leur famille, que l'émotion est la plus palpable.

"Je manquais un peu d'espace, un peu de verdure"

Sac au dos, les traits tirés mais le sourire aux lèvres, Chloé se montre particulièrement émue de rentrer enfin chez elle. "On est enfermé dans notre appartement, toujours la tête dans les cours parce qu'on ne peut pas sortir pour voir ses amis. Dès que je rentre de cours, c'est pour réviser, et quand je me lève le matin, c'est pour aller en cours. Je ne fais rien d'autre. Sans famille, sans personne à qui parler, c'est trop dur mentalement", confie-t-elle, la gorge nouée. "Je suis super excitée de revoir ma famille. Ça fait longtemps que je n'ai pas vu mes frères, c'est émouvant."

Les deux confinements ont été difficiles à enchaîner pour des jeunes souvent à l'étroit dans quelques mètres carrés. Quentin embarque pour Rennes, avec déjà en tête la mer et le large. "Je me suis confiné tout seul chez moi. Je manquais un peu d'espace, un peu de verdure. Les fêtes de Noël auront vraiment une saveur différente cette année", explique-t-il.

La peur du virus

La SNCF attend quelque 750.000 voyageurs samedi et dimanche. "Ce qui me soulage, c'est de voir autre chose que ma rue parce que j'en ai ras-le-bol", explique Delphine, tirant sa valise d'une main, et son fils de l'autre. "On a eu un bon coup de pression vendredi. Aux infos, on nous annonce des chiffres abominables, c'est apocalyptique. Finalement, on se demande si les décisions qu'on a prises avec un maximum de précautions sont bonnes et suffisantes", glisse cette mère de famille.

Un peu plus loin, Maryline, masque recouvert de dessins de rennes de Noël sur le visage, veut tout de même se montrer optimiste. "Ça sera moins la folie qu'avant. Mais on va essayer d'en profiter, c'est Noël !"