Les allergologues connaissent une activité supérieure à la normale. 1:32
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Pierre Herbulot, édité par Guilhem Dedoyard
Les rendez-vous chez l’allergologue sont difficiles à prendre, notamment en raison de l'habituel pic de pollen. Ce qui l’est moins, ce sont les rendez-vous liés à la vaccination et la crainte de réaction allergique. Les spécialistes sont obligés de faire de la pédagogie et font face à l'engorgement de leurs cabinets.

Les allergologues sont pris d'assaut. La saison des pollens a commencé et même si le pic est moins fort que celui de l'an dernier, les spécialistes sont beaucoup plus sollicités. Le coronavirus explique cet engorgement passager. En effet, aux allergiques traditionnels s'ajoutent les patients qui craignent d'avoir le Covid et confondent les symptômes et, depuis quelques semaines, des stressés de la vaccination qui se demandent si les vaccins sont sûrs en fonction de leur allergie. Europe 1 est allée constater l'influence chez le docteur Terdjman, allergologue à Paris.

De nombreux patients stressés par le vaccin

Le téléphone de sa secrétaire n'arrête pas de sonner, ce qui crée des retards importants dans le cabinet. De quoi prolonger les désagréments des patients comme Thomas, 19 ans, les yeux rouges à cause du pollen, qui enchaîne les mouchoirs dans la salle d'attente. "Dès que je me réveille, j'étais un nez qui coule. C'est vraiment dur tous les jours. En plus, j'habite devant un parc, donc c'est très compliqué en ce moment", raconte-t-il.

Une allergie saisonnière habituelle qui contraste avec les stressés de la vaccination, comme le raconte avec sarcasme le docteur Terdjman. "On est assaillis de consultations de gens qui viennent savoir si, comme ils avaient une allergie aux fraises dans leur enfance, ils peuvent se faire vacciner ou s'ils risquent de mourir immédiatement et brutalement à cette occasion", s'amuse-t-il.

Une seule contre-indication : le polyéthylène glycol

Car les allergiques aux fraises, aux fruits à coque ou même à la pénicilline, peuvent se faire vacciner les yeux fermés, assure le médecin. Un constat valable pour toutes les allergies, à une exception près. "La seule contre-indication qui a été vraiment repérée concerne les gens qui sont allergiques au polyéthylène glycol, qui est un des conservateurs du vaccin". Pour lui, le constat est clair : "Depuis que cette campagne a commencé, des gens pour qui il était justifié d'interdire le vaccin, je n'en ai rencontré aucun".

Cette pédagogie fait perdre un temps précieux à l'allergologue. Selon lui, la faute est imputable notamment à l'inexpérience des vaccinateurs en centre. Ils se réfugient, estime-t-il, derrière le principe de précaution au moindre antécédent médical et refuse de vacciner sans l'aval d'un spécialiste.