INFORMATION EUROPE 1 - Agression à la prison de Condé : le détenu interpellé, sa compagne tuée dans l'assaut

Le détenu a été appréhendé après une intervention du Raid.
Le détenu a été appréhendé après une intervention du Raid. © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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avec le service Police-Justice et AFP , modifié à
Le détenu radicalisé, qui a blessé deux surveillants à la prison de Condé-sur-Sarthe mardi matin avant de se retrancher, a été interpellé par les forces de l'ordre. Sa compagne a été tuée dans l'assaut.
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Le détenu radicalisé qui a blessé grièvement deux surveillants à la prison de haute sécurité de Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne mardi matin, a été interpellé en fin de journée. Selon nos informations, sa compagne a été tuée par balles dans l'assaut mené conjointement par le Raid et les Eris (équipes régionales d'intervention et de sécurité). Le détenu a lui été blessé à la joue. Tous les deux portaient de faux gilets explosifs.

Il voulait "venger" l'auteur de l'attentat de Strasbourg. Michaël Chiolo, 28 ans, était retranché depuis près de dix heures dans l'unité de vie familiale (UVF) de la prison avec sa compagne, âgée de 36 ans. Un autre couple était présent dans l'UVF voisin, mais a priori sans lien avec l'agression. 

Michaël Chiolo a affirmé "vouloir venger" l'auteur de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg, a annoncé mardi soir le procureur de la République de Paris. "Il est ressorti très vite des premiers témoignages que le détenu, en se jetant sur les surveillants pénitentiaires, avait crié 'Allah Akbar', qu'il disait vouloir venger Chérif Chekatt, l'individu mis en cause dans l'attentat commis à Strasbourg le 12 décembre 2018", a indiqué Rémy Heitz lors d'un point-presse sur place.

Deux surveillants grièvement blessés. Vers 9h45 mardi matin, le détenu avait agressé deux surveillants, une attaque qualifiée de "terroriste". D'après nos informations, sa compagne a simulé un malaise, en affirmant qu'elle était enceinte. Dépêchés sur place, les surveillants ont été attaqués par le détenu, à l'aide d'un couteau en céramique. Les deux surveillants, grièvement blessés au visage et au thorax, ont été hospitalisés mais leurs jours ne sont pas en danger, a indiqué Alassanne Sall, délégué FO de la prison. Le surveillant le plus grièvement blessé, "éventré", était "au bloc pour une intervention chirurgicale après un scanner", selon le syndicaliste. L'autre surveillant a été touché à la mâchoire, au visage et dans le dos.

"Radicalisé en prison". Détenu de droit commun, Michaël Chiolo, 27 ans, qui purgeait une peine de 30 ans, est considéré comme "radicalisé en prison", selon une source policière. Il n'était cependant pas détenu dans le quartier pour radicalisés, ouvert dans cette prison en septembre, d'après FO. "Je crois savoir que c'est un individu qui était fiché", a précisé la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Converti à l'islam en 2010, le détenu purge une peine de réclusion criminelle pour arrestation, enlèvement, séquestration suivie de mort et vol avec arme, et d'un an d'emprisonnement pour apologie publique d'acte de terrorisme.