Pourquoi il n'y aura pas de recensement de terrain cette année

Le Covid-19 perturbe aussi le recensement de la population par l'Insee.
Le Covid-19 perturbe aussi le recensement de la population par l'Insee. © Aurore MESENGE / AFP
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Olivier Samain, édité par Jonathan Grelier
L'enquête de terrain de l'Insee permettant le recensement de la population, qui devait se dérouler en janvier et février 2021, n'aura pas lieu. L'Institut de la statistique estime que les entretiens habituels ne sont pas compatibles avec la situation sanitaire. Il devrait analyser davantage d'autres données pour compenser cette perte d'informations.

À cause du Covid-19, aucun agent recenseur de l'Insee ne frappera à votre porte en janvier prochain pour savoir combien de personnes habitent sous votre toit. L'Institut national de la statistique et des études économiques vient d'annoncer que l’enquête habituelle pour le recensement de la population n'aura pas lieu en 2021. Il s'agit pourtant d'un rituel. Tous les ans, 24.000 agents passent au crible un échantillon de 8.000 communes dans ce but. Cet échantillon change tous les ans.

 

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Une méthode "difficilement compatible avec la situation sanitaire"

L'Insee estime que les entretiens de recensement de la population sont "difficilement compatibles avec la situation sanitaire", même s'ils ne durent que quelques minutes. La possibilité d'une éventuelle adhésion moindre de la population a aussi pesé dans la balance. Une telle situation aurait entraîné de nombreux refus pour répondre au questionnaire. Finalement, la collecte d'informations sur le terrain, qui devait se dérouler du 21 janvier à fin février prochain, a été repoussée d'un an.

D’autres solutions, comme une collecte par internet ou des enquêtes téléphoniques, avaient pourtant été envisagées. Mais elles n’ont pas été retenues car "elles ne permettent pas de garantir l’exhaustivité de l’enquête et la qualité des résultats", selon l'Insee. Quant à un report de la collecte un peu plus tard dans l’année, celui-ci est inenvisageable, car la photographie de la population doit être faite tous les ans à la même période pour permettre les comparaisons.

 

Des données fiscales davantage exploitées

Comment l'Insee va-t-il compenser l’absence d'informations recueillies sur le terrain ? L'Institut va en fait exploiter de façon plus poussée des données administratives qui servent déjà chaque année à cerner la population des communes. Il s'agit notamment des données fiscales. Mais cette solution ne peut être que temporaire. Dans un an, l'Institut devra impérativement reprendre son dispositif d'enquête de terrain. Sinon, c’est toute la base sur laquelle s’appuie l’Insee qui sera fragilisée.