Yazdan Yazdanpanah  ne s'inquiète pas d'une propagation du virus en France 2:57
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Thomas Vichard , modifié à
30 millions de Chinois ont été placés en quarantaine dans la région de Wuhan en raison du nouveau coronavirus qui a fait 26 morts dans le pays asiatique. Pourtant, l'OMS a côté choisi de ne pas déclencher d'urgence internationale. Faut-il s'inquiéter de la propagation de ce virus ? Pas selon Yazdan Yazdanpanah,​ le chef du service maladies infectieuses à l’hôpital Bichat de Paris et directeur de l’institut d’infectiologie à l’Inserm. 
INTERVIEW

Le coronavirus a fait 26 morts pour 830 personnes contaminées en Chine depuis son apparition dans la région de Wuhan, où des mesures de quarantaine ont été prises. Malgré cela, l'OMS n'a pas déclaré d'urgence internationale. A juste titre selon Yazdan Yazdanpanah, le chef du service maladies infectieuses à l’hôpital Bichat et par ailleurs expert auprès de l'OMS. "Je pense qu'il faut prendre au sérieux ce virus et mettre en place des interventions, mais il ne faut pas être inquiet, on a les armes pour contenir l'épidémie", rassure sur Europe 1 le directeur de l’institut d’infectiologie à l’Inserm. La France est d'ailleurs prête à faire face à ce genre de maladie. 

Plusieurs cas ont été recensés dans d'autres pays que la Chine : le Japon, la Corée du Sud, le Vietnam. Des cas suspects ont aussi été constatés aux Etats-Unis. "Puisque les gens voyagent, le virus pourrait aussi faire son apparition en Europe ", indique Yazdan Yazdanpanah, "mais ça ne veut pas dire pour autant qu'il y aura une épidémie. Les cas pourront être importés mais pas transmis."

L'état d'urgence internationale provoque de gros impacts économiques

Si l'urgence internationale n'a pas été décrétée par l'OMS, c'est d'abord parce qu'aucune épidémie n'a été constatée ailleurs dans le monde qu'à Wuhan, explique le chef du service maladies infectieuses à l'hôpital Bichat. Par ailleurs, une telle décision implique de grandes conséquences. "Il y a des impacts sociétaux, économiques, politiques. Ce n'est pas facile. Depuis 2009, il y en a eu quatre : pour Ebola, Zika et H1N1. Des mesures ont été prises, comme la quarantaine, mais l'OMS ne veut pas se précipiter." En 2003, l'état d'urgence liée au SRAS avait d'ailleurs coûté 53 milliards de dollars. 

Les symptômes du virus sont similaires à ceux de la grippe : fièvre, maux de tête, dans les muscles et les articulations, difficultés respiratoires. Mais attention à ne pas céder à l'emballement. "Même si vous avez des signes similaires, si vous n'avez pas voyagé à l'épicentre de l'épidémie, vous n'avez pas attrapé ce virus", précise Yazdan Yazdanpanah. Qui estime que la mise en quarantaine est une bonne solution pour endiguer une épidémie de la sorte.