La Francea commandé des écouvillons non adaptés aux prélèvements biologiques (photo d'illustration). 1:35
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Victor Dhollande, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
La France a commandé des écouvillons de tests destinés à des robots chinois, dont une partie serait inadaptée pour le dépistage du Covid-19, selon France Info, car utilisables dans la gorge et non dans le nez. Leur livraison aux CHU détenteurs des robots en question est donc suspendue.

L'un des outils essentiels dans cette étape du déconfinement est de tester massivement la population à la moindre suspicion de Covid-19. Objectif du gouvernement : 700.000 tests par semaine, comme l’a annoncé le Premier ministre Édouard Philippe le 28 avril dernier à l’Assemblée nationale. Sauf qu'il risque d'y avoir un peu de retard à l'allumage car, comme l'a révélé France Info, la France se retrouve avec un stock d'un million d'écouvillons non adaptés pour pratiquer ces tests biologiques, des informations confirmées à Europe 1.

Des écouvillons pour prélèvements de gorge

Les écouvillons sont des longs cotons-tiges qu’on enfonce dans le nez d'un patient pour voir s'il est infecté par le coronavirus. Pour augmenter la cadence de tests, le gouvernement français a commandé 20 robots à la société chinoise MGI, capables d’analyser 2.000 tests par jour une fois les prélèvements effectués.

En plus des robots, la France a commandé des écouvillons à la même société chinoise, mais problème : une partie de ces derniers ne sont tout simplement pas les bons. Au lieu d'être utilisables dans le nez, il s'agit d'écouvillons pour des prélèvements dans la gorge.

Livraisons suspendues, risque de faux négatifs

Selon nos informations, les livraisons de ces écouvillons aux CHU qui détiennent les robots chinois ont donc été temporairement suspendues. Y a-t-il eu un problème dans la commande, ou est-ce que la société chinoise n’a pas livré le bon matériel ? La question reste entière. Il s'agit aujourd'hui surtout de savoir que faire de ces écouvillons inadaptés, et sur ce point, le Ministère de la Santé nous annonce qu’il vient de solliciter l’avis de la société française de microbiologie.

Mais d’après un premier laboratoire contacté, il y a très peu de chances que ces prélèvements dans la gorge servent à quelque chose car ils n’ont pas la même sensibilité. "On pourrait se retrouver avec de nombreux tests faux négatifs", précise un biologiste, c'est-à-dire que le patient est bien infecté, mais que le test ne le détecte pas. Conclusion : ce stock d’un million de longs cotons-tiges pourrait tout simplement ne servir à rien.