Malgré la phase 2 du déconfinement, certaines personnes préfèrent garder leurs distances avec le monde extérieur. (Image d'illustration) 5:38
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Alors que les Français retrouvent ce mardi 2 juin un peu plus de liberté de circulation, certaines personnes, faisant partie notamment des tranches d'âges à risques, continuent de vivre dans la crainte d'une contamination au Covid-19, et ont choisis de maintenir une forme d'isolement social.

La seconde phase du déconfinement a commencé mardi, avec la réouverture des bars et des restaurants, mais aussi l’abrogation de la limite autorisée de déplacement de 100 kilomètres. Pour autant, certains ne se sentent pas de goûter à cette liberté retrouvée, craignant toujours d’être frappé par le nouveau coronavirus, et ont choisi de maintenir une forme d’isolement. "Tant que le virus circule librement, moi je ne peux pas circuler librement", confie ainsi Adeline au micro d’Europe 1. "Je suis à risque parce que j’ai entre 65 et 70 ans, et je me dis qu’il suffit de pas grand-chose." "Ce virus m’effraie", poursuit cette retraitée. "Je n’ai pas envie d’avoir les poumons pris, de ne plus respirer, d’être intubée."

Pour la psychologue Hélène Romano ce type de comportement s’explique, notamment chez les personnes qui se savent fragiles, en raison du traumatisme laissée par le confinement et par la multiplication durant cette période des messages d’alerte. "Très souvent, les personnes âgées se raccrochent à leurs petits-enfants. On a passé deux mois à leur dire qu’ils représentaient un danger pour elles", pointe-t-elle au micro d'Europe 1. "Une patiente m’a dit : 'On me dit que ce qui me donne envie de vivre est un danger de mort'."

Retrouver la vie d'avant

"Si le virus utilise plus facilement comme transporteur les enfants, cela ne veut pas dire qu’ils sont à l’origine de la maladie", insiste Hélène Romano. "C’est la traduction qui est faite, et cela insécurise psychiquement tout le monde."

Pour cette thérapeute, le déconfinement doit être l’occasion de recentrer les discours sur l’efficacité des gestes barrières, une manière d’inviter les plus réticents à renouer progressivement avec un mode de vie mis entre parenthèses pendant près de 60 jours.

"Restaurer un lien de confiance se fera petites touches par petites touches. Une rupture violente avec le quotidien ne s'efface pas d’un claquement de doigts. Pour certains cela se fera rapidement, mais d’autres vont prendre du temps à ré-apprivoiser la vie", conclut Hélène Romano.