Mort de Mathis à Lille : les policiers désarmés face aux consommateurs de protoxyde d’azote
Après la mort de Mathis à Lille, un étudiant de 19 ans a été percuté par un chauffard qui fuyait les forces de l'ordre, les policiers sont désarmés face aux consommateurs de protoxyde d’azote, qui se "shootent" en roulant. Ce gaz hilarant est indétectable lors d’un contrôle.
Un accident mortel qui rouvre le débat sur le protoxyde d’azote, ce "gaz hilarant" devenu un problème de santé publique. Le week-end dernier, Mathis, 19 ans, a été tué par un chauffard sous l’emprise de ce gaz. Des bonbonnes ont été retrouvées dans le coffre du chauffard. À Lille, dans le quartier festif étudiant Masséna-Solférino, le protoxyde d’azote est devenu un fléau.
"C’est effrayant"
Des bonbonnes de protoxyde d’azote qui jonchent le sol et des jeunes qui consomment du gaz hilarant au volant. Un phénomène régulier, chaque week-end, raconte André, un riverain. "On les voit avec des ballons de baudruche gonflés qu’ils ont en bouche. Ils ne le retirent même pas. Ils conduisent en l’ayant dans la bouche de façon constante", déplore-t-il.
Et selon le riverain, ils accélèrent à la moindre ligne droite. Il y a aussi la crainte de se faire renverser par ces consommateurs de protoxyde d’azote, poursuit Clara. "Sur le visage, sur les regards, la vitesse à laquelle ils roulent, c’est évident qu'ils ne sont pas sobres ni en état de conduire quoi. J’ai une copine qui a manqué de se faire écraser aussi, c’est effrayant", s’inquiète la jeune femme.
Un gaz indétectable par les policiers
Ce gaz provoque des effets euphorisants et est quasiment indétectable car il disparaît très rapidement de l’organisme. "Le temps qu’on emmène l’individu au centre hospitalier, ça aura disparu du sang. Nous, pour les forces de l’ordre, on a aucun outil aujourd’hui qui nous permet de le détecter", explique Benoît Aristidou, secrétaire départemental du syndicat Unité Police dans le Nord.
Dans cette ville, l’amende s’élève à 150€ pour une consommation de protoxyde d’azote sur la voie publique. Insuffisant pour enrayer ce fléau insiste ce représentant syndical qui souhaiterait classer ce "gaz hilarant" comme un stupéfiant dès lors qu’il est consommé dans un véhicule.