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, avec AFP, édité par Mathilde Durand
Six doses de vaccin contre le Covid-19 par flacon au lieu de cinq : voici l'annonce du laboratoire Pfizer qui a indiqué qu'il adapterait désormais ses livraisons sur cette base. Bilan : 100 millions de flacons livrés vers l'Europe, au lieu de 120 millions, pour un nombre de doses conformes à la commande. Et un gain potentiel important pour le laboratoire. 

Le laboratoire américain Pfizer a indiqué que les livraisons à destination des pays acheteurs de son vaccin contre le Covid-19 seraient désormais adaptées sur la base de six doses par flacon, au lieu de cinq actuellement. Concrètement, Pfizer va réduire de 20% la livraisons de flacons vers les pays européens. Ces derniers ont commandé 600 millions de doses, qui seront bien livrées, assure l'entreprise, mais avec moins de contenants : 100 millions au lieu des 120 millions initialement prévu. Des gains potentiels importants pour le laboratoire américain.

1,5 milliard d'euros de gains potentiels

Le prix d'achat d'une dose a été estimée à 12 euros. Grâce à cette économie de 20 millions de flacons, le laboratoire américain peut miser sur un gain potentiel d'un milliard et demi d'euros.

Pfizer assure cependant que le surplus de flacons pourrait servir aux pays en voie de développement. Un argument habile, alors que le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus fustigeait lundi l'attitude "égoïste" des pays riches qui concentrent toutes les doses de vaccin au détriment des pays les plus pauvres. Néanmoins, rien n'empêche le laboratoire américain Pfizer de revendre ailleurs ces flacons aux plus offrants.

La France veut mettre la pression sur les livraisons 

Certains pays européens, à l'instar de l'Italie, sont très remontés. La péninsule étudie la possibilité d'un recours juridique. De son côté, selon les informations d'Europe 1, la France opterait plutôt pour une autre stratégie : mettre la pression sur Pfizer pour aller plus vite dans les livraisons de dose, plutôt que de les attaquer frontalement.

D'autant que le laboratoire n'est pas en tort, puisque les contrats ont été passés en nombre de dose, explique un conseiller d'Agnès Pannier-Runacher, ministre française déléguée à l'Industrie. Un argument que Pfizer a clairement avancé dans son courriel annonçant les modifications de livraison.

Selon les chiffres arrêtés lundi soir, la France avait reçu 1,6 million de doses. Selon, l'AFP, la Direction générale de la santé n'avait pas encore réagi jeudi à cette annonce, mais mardi, le ministère de la Santé indiquait déjà que l'extraction de la 6e dose nécessitait "un geste médical" et du "matériel" approprié en seringues, évoquant "un vrai défi".