Manifestations anti-pass sanitaire : parler de dictature "n’a aucun sens", estime Alain Fischer
Depuis les annonces d’Emmanuel Macron lundi soir, quelques manifestations ont eu lieu partout en France pour protester contre l’extension du pass sanitaire. Les décisions du chef de l’Etat ont été qualifiées de dictatoriales à plusieurs reprises. Pour Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, "la dictature ce n’est pas ce qu’il se passe en France".
Le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer , était l’invité d’Europe Matin, vendredi. Il a rappelé l’importance de la vaccination alors que le variant Delta du coronavirus progresse en France. Mais depuis la décision du chef de l'Etat d'étendre le pass sanitaire aux loisirs du quotidien, la colère monte en France. Des manifestations ont eu lieu un peu partout en France mercredi, certains participants ont même taxé Emmanuel Macron de "dictateur". Pour Alain Fischer, l'utilisation de ce terme "n’a aucun sens" en France.
"Nous sommes dans un pays libre où chacun peut s’exprimer"
Près de 53 manifestations au nom de la "liberté" pour protester contre les annonces d'Emmanuel Macron sur le pass sanitaire, la vaccination et une prétendue "dictature" ont rassemblé plus de 19.000 personnes dans plusieurs villes de France mercredi, selon le ministère de l'Intérieur. "Les mots ont un sens. Pour moi, la dictature ce n’est pas ce qu’il se passe en France", affirme Alain Fischer au micro d’Europe 1.
"Nous sommes dans un pays libre où chacun peut s’exprimer y compris ce type d’opinion donc cela démontre que l’utilisation de ce terme n’a juste aucun sens", poursuit-il. Pour lui, se faire vacciner permet aussi de protéger les personnes fragiles face au virus. "Sur le fond, il ne faut pas oublier que la liberté individuelle s'arrête à l'intérêt collectif", avance Alain Fischer.
Des décisions prises pour "la protection globale de la population"
Selon le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, "ce n'est pas la première fois que des décisions de ce genre sont prises". Il cite, par exemple, la vaccination obligatoire des nourrissons. Alain Fischer fait également le parallèle avec la sécurité routière. "Il y a eu des cris d'orfraie poussés lorsque la ceinture de sécurité a été mise en place et rendue obligatoire. Même chose pour les limites de vitesse", explique-t-il en rappelant que toutes ces décisions ont été prises pour "la protection globale de la population".
Selon Alain Fischer, le vaccin pourrait aider à sortir de la crise sanitaire. Déjà 42% des Français sont vaccinés avec deux doses. Une couverture à 80% serait "raisonnable" pour atteindre l'immunité collective, estime-t-il. "Nous devons tous être collectivement responsables", conclut le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale