Les légumineuses peuvent compenser les protéines animales. 1:29
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Virginie Salmen, édité par
La consommation de viande reste trop élevée pour un grand nombre de Français. Pour modifier nos habitudes, des chercheurs sont en train de d’inventer des yaourts, des biscuits ou encore des pâtes enrichis en légumineuses.

65% des Français dépassent actuellement la consommation recommandée de 150 grammes de charcuterie par semaine, soit l’équivalent de trois tranches de jambon. Pour nous aider à changer nos habitudes alimentaires sans trop nous bousculer et passer à une alimentation avec moins de protéines animales, des chercheurs de l'INRAE (Institut de la recherche agronomique et de l'environnement) sont en train d'inventer des yaourts, des brioches, des pâtes enrichis en légumes secs.

"Réorienter la population vers des aliments végétaux"

Les chercheurs en sont conscients : les consommateurs ne vont pas passer aux haricots secs ou aux pois chiches du jour au lendemain. Ils partent donc des aliments du quotidien, comme les pâtes, yaourts et biscuits, dont ils vont enrichir la recette en farine de légumineuse. Le tout sans changer le goût, afin d’amener progressivement vers plus de protéines végétales.

"On essaie de réorienter la population vers des aliments végétaux. Les scientifiques sont d’accord entre eux pour rééquilibrer l’alimentation et ne pas substituer. La population ne suivra pas si les changements sont trop drastiques. Et ce n’est de toute façon pas souhaitable pour le maintien de l’état de santé", explique Stéphane Walrand, l’un des chercheurs de l’INRAE.

Des produits en vente d’ici un à deux ans

L'objectif premier des chercheurs est que les consommateurs achètent ces aliments. Il faut donc que les pâtes à 40% de légumineuses soient du goût des acheteurs et qu’elles ne coûtent pas plus chères que celles dites "classiques". Les scientifiques espèrent ainsi non pas faire arrêter la viande et la charcuterie, mais rééquilibrer nos assiettes pour arriver à 50-50 entre les protéines animales et végétales.

Les chercheurs de l'INRAE travaillent aussi à des yaourts avec du lait de vache et des protéines de fève. Tous ces produits de la recherche devraient arriver dans les rayons des magasins d'ici un ou deux ans.