Le steak végan ne pourra plus s'appeler "steak". 3:23
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Laurent Mariotte, édité par Baptiste Denis
De plus en plus prisés par les consommateurs, les aliments végétaux ne pourront plus être vendus sous le nom de "steak". Une nécessité pour Laurent Mariotte, animateur de La table des bons vivants, sur Europe 1, qui rappelle l'importance des mots dans notre alimentation.

Le steak végan ne pourra plus s'appeler "steak". C'est l'une des conséquences de la loi "relative à la transparence de l’information sur les produits alimentaires", votée fin mai, comme l'a repéré le journal Les Echos cette semaine. Et cette mesure réjouit notre spécialiste culinaire Laurent Mariotte, animateur de La table des bons vivants, sur Europe 1. "Si l’on reprend la définition, un steak, c’est une tranche de bœuf à griller. Je pense que les mots ont leur importance, comme dans la vie", commente-t-il. Selon lui, il s'agit-là d'une petite victoire face aux grands groupes agroalimentaires, qui utilisaient ce lexique pour attirer le consommateur.

"Il faut dire la vérité. Tout cela est accaparé par l’agroalimentaire qui en fait du marketing. C’est pour séduire qu'ils ont appelé cela un steak. Donc c’est important que les mots soient réservés à leurs usages",  justifie Laurent Mariotte.

"Peut-être une tranche ou du pâté"

Fini également les appellations saucisses, escalopes, émincés ou burgers. Mais alors quel nom donner aux aliments végans qui ressemblent à ces produits ?"Ce sera aux industriels de se débrouiller. Peut-être une tranche ou du pâté, je ne sais pas. Il est vrai que ces substituts végétaux plaisent de plus en plus. Pleins de gens y trouvent leur bonheur. Mais je trouve que c’est important de garder l’importance des mots", souligne le journaliste.

Laurent Mariotte fait également référence à une autre histoire du passé pour appuyer ses propos : "Quand on quitte la traçabilité et l’origine de nos aliments, cela peut être dangereux. C’est ce qui c’était passé avec les lasagnes de cheval en 2013. Il y avait marqué viande de bœuf alors qu’il y avait tromperie sur la marchandise. Et même viande de bœuf, c’est presque trop flou parce que l’on a envie de connaitre la provenance."

Le lait avait déjà perdu son nom

Le mouvement végan s'est imposé dans la société ces dernières années, mais Laurent Mariotte ne veut pas pour autant que la viande et son univers soient pour autant effacés. "Ce sont des mots qui sont réservés à la boucherie, à la viande. Aujourd’hui on prend conscience qu’il faut manger moins de viande, de meilleure qualité. Mais il ne faut pas que le vocabulaire de la boucherie disparaisse pour autant. Dans ce cas-là, on pourra bientôt faire un fromage de betterave ?", ironise notre spécialiste.

Les aficionados de la nourriture sans viande ont d'ailleurs déjà renommé leur fromage le "vromage". Pareil pour les laits. Finis le lait d’avoine ou le lait d’amande : on parle maintenant de boisson végétale.