médaille soignants merci monnaie Paris hôpital / GEORGES GOBET / AFP 1:30
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Stéphane Place, édité par Séverine Mermilliod
Des premières médailles spécialement frappées par la monnaie de Paris ont été remises aux soignants vendredi au CHU de Bordeaux, pour leur dire "merci". Un symbole qui ne masque pas pour autant les nombreuses revendications du personnel hospitalier.
REPORTAGE

Alors qu'Emmanuel Macron s'est fait vivement interpeller lors d'une visite surprise à la Pitié Salpêtrière, vendredi, les 1.000 premières médailles frappées par la monnaie de Paris ont été remises au personnel soignant du CHU de Bordeaux, qui avait accueilli le premier malade du coronavirus en janvier. Des médailles riches en symboles, avec le H de l'hôpital, le caducée du médecin, les silhouettes d'une infirmière, d'un pompier et d'un membre de la Croix-rouge, ainsi qu'un grand merci écrit en lettres capitales. Mais cela suffira-t-il à calmer la colère qui gronde ?

"C'est juste un début"

Sous les applaudissements, à chaque fois que le directeur du CHU appelait l'un des professionnels de santé à venir recevoir sa médaille, on devinait derrière le masque le sourire des hospitaliers du CHU de Bordeaux, remerciés, vendredi. Mais au-delà du symbole demeuraient des attentes plus concrètes. "C'est un geste symbolique. Mais ça n'empêche que derrière, il y a des revendications sociales au sein des hôpitaux", rappelait ainsi le docteur Duc Nguyen, infectiologue, parmi les récipiendaires du jour. "Il y aura probablement des choses à faire, mais ça reste de la politique."

Sa récompense à la main, Elisabeth, étudiante infirmière appelée en renfort pendant la crise, ne s'attendait, elle, "pas à recevoir une médaille". "Donc je suis reconnaissante pour ça", commentait-elle. "Après, c'est juste un début, de la valorisation de tout ce qu'on fait, en termes d'investissements, d'actes..."

"Revoir le fonctionnement global de l'hôpital"

"Le problème c'est l'attractivité du service public : les niveaux de salaires sont insuffisants pour maintenir du personnel pérenne au niveau des pharmacies", ajoutait le docteur Frédérique Pribat, employé de la pharmacie du CHU de Bordeaux. "J'espère que la crise sera l'occasion de se poser des questions et de revoir le fonctionnement global de l'hôpital public."

Ce sont donc des réponses de fond qu'attendaient ces praticiens hospitaliers passionnés, engagés et fatigués.