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Mathieu Charrier, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Avec ses équipes, le neurologue Hervé Vespignani a découvert que certains patients atteints du coronavirus développaient une encéphalite. Un symptôme qui serait responsable selon lui "d'un tiers des retards d'éveil" du coma artificiel dans les services de réanimations pour les personnes infectées. 
INTERVIEW

"Manifestement, le Covid-19 est aussi une maladie du cerveau." Si l'on sait déjà que le coronavirus peut se manifester par des troubles pulmonaires, une perte de l'odorat et du goût, ou même par des lésions cutanées, le neurologue Hervé Vespignani et ses équipes ont découvert qu'il peut aussi causer une encéphalite, une inflammation d'une partie du cerveau. Une nouvelle avancée dans la connaissance du virus qui expliquerait des "retards d'éveil" du coma artificiel dans les services de réanimation. 

Sur 182 malades observés, 28 ont développé une encéphalite

"La première fois que je suis tombé dessus, j’ai trouvé ça inhabituel, et ça s’est reproduit", indique le spécialiste au micro d'Europe 1. Entre le 18 et le 31 mars, Hervé Vespignani fait "cinq observations" du phénomène avant d'avertir le monde médical et de publier un article dans une revue scientifique. Depuis, les cas se multiplient : sur les 182 malades observés, 28 ont développé une encéphalite. Un symptôme qui expliquerait selon lui, "un tiers des retards d'éveil non expliqués" du coma artificiel dans lequel sont plongés certains patients dans les services de réanimation. 

Des troubles neurologiques qui peuvent se manifester "avant une insuffisance respiratoire"

Mais l'encéphalite ne se développe pas uniquement chez une personne gravement atteinte par le coronavirus. "Nous avons des patients qui ont des troubles neurologiques avant une insuffisance respiratoire", affirme celui qui est par ailleurs directeur médical de la start-up Biosereity. Mais cette nouvelle découverte sur le Covid-19 pose un problème : "Nous sommes dans une impasse, nous n'avons pas de traitement." D'autant que ces encéphalites risquent de "laisser des séquelles", comme des troubles de la mémoire, de l'attention ou encore du sommeil. 

Quant à savoir si ces inflammations d'une partie du cerveau sont la conséquence des pertes de goût et d'odorat ressenties chez certains patients, Hervé Vespignani reconnaît une "mécanique attrayante", même si à ce stade aucun lien n'a pas être fait entre ces différents phénomènes.