Le Covid long continue de perturber la vie de nombreux patients. Image d'illustration. 1:43
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Fréderic Michel, édité Guilhem Dedoyard , modifié à
Le Covid long, cette persistance d'effets secondaires après une infection au coronavirus, touche de manière très différente ceux qui en sont atteints. Sad, 51 ans, s'est confié au micro d'Europe 1 sur des séquelles qui lui empoisonnent la vie, plus de dix mois après avoir été touché par le virus. 
TÉMOIGNAGE

"J'ai 51 ans et quand je me promène avec mon épouse qui travaille en Ehpad, j'ai l'impression que c'est moi le résident." Sad est employé funéraire et est atteint du Covid long. Il vit avec son épouse à Marseille et ont tous les deux contracté le coronavirus au printemps dernier, lors de la première vague. Dix mois après, contrairement à son épouse, il ressent encore des symptômes, à commencer par la fatigue et des problèmes respiratoires. Membre de l’association "Aprèsj20", il attend une reconnaissance des cas de Covid long.

"J'ai une toux, c'est invivable ! On ne peut pas la stabiliser"

"J'ai contracté le virus aux environs du 15 avril et j'ai été hospitalisé le 21", se souvient Sad. Comme beaucoup d'autres patients atteints de Covid long, il n'a pas eu de forme particulièrement grave. "Je n'ai pas été mis en réanimation, ni intubé ou ventilé, mais seulement placé en isolement", explique-t-il. 

Les conséquences sont arrivées. Et depuis, elles perdurent. "J'ai une toux, c'est invivable, on ne peut pas la stabiliser. Je suis asthmatique sévère et depuis le mois d'août, je fais de la rééducation cardio-respiratoire", raconte-t-il. "Ça fait quatre mois et demi que je tousse régulièrement et que je dois contrôler ma respiration, même en dialoguant. Avant, je ne le faisais pas. Je pouvais dialoguer sans aucun souci. Je n'avais aucun problème respiratoire."

"Ce qu'on veut, c'est surtout un suivi médical, une reconnaissance"

"Je ne pensais pas que dix ou onze mois après, je serai dans cet état. Je suis diminué. Je vois plus de médecins que ma belle-mère qui a 80 ans !" déplore Sad. Impossible pour lui de reprendre une vie normale. Lui qui faisait du VTT et de la marche en montagne a dû arrêter ses activités sportives. Même constat pour son travail. "Je ne suis pas assez malade pour la Sécurité sociale et je suis trop malade pour mon employeur. Il ne peut pas me reprendre décemment parce que je ne serais pas à l'aise à mon poste. Je suis entre deux feux", explique-t-il. 

Alors Sad et son association demandent du soutien. "Ce qu'on veut, c'est surtout un suivi médical, qu'on reconnaisse le Covid long, qu'on apporte une aide sociale. Moi, je suis apatride sanitaire", souligne-t-il. "A partir du 1er mars je n'aurai plus aucun revenu", conclut-il, fataliste. Il espère donc que la visite d'Olivier Véran à Nice ce samedi matin pour échanger avec la profession médicale sur l'état de la recherche sur le Covid long sera suivie d'actes.