Covid-19 : 84.147 morts, la pression hospitalière reste élevée

La France compte 84.147 morts du coronavirus samedi, tandis que la pression hospitalière reste élevée.
La France compte 84.147 morts du coronavirus samedi, tandis que la pression hospitalière reste élevée. © Philippe LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Face à une épidémie qui reste sur un plateau élevé en France, avec 84.147 morts et plus de 22.000 nouveaux cas en 24 heures, Emmanuel Macron se donne huit à dix jours pour relâcher ou resserrer les contraintes au plan national. Alors qu'à Nice, la situation est particulièrement inquiétante, Olivier Véran a lui annoncé une possible accentuation du couvre-feu dans les Alpes-Maritimes, voire "un confinement partiel ou total."
L'ESSENTIEL

La France compte 84.147 morts du coronavirus samedi, tandis que la pression hospitalière reste élevée. Le gouvernement n'a pas annoncé vendredi de nouvelles restrictions nationales mais Emmanuel Macron se donne entre 8 et 10 jours pour éventuellement resserrer la vis. En revanche, de nouvelles mesures pourraient être annoncées plus rapidement dans les Alpes-Maritimes, où la situation inquiète. Le ministre de la Santé Olivier Véran a évoqué à Nice un possible "confinement partiel ou total" dans le département. 

Alors que plus d'un million de Français sont désormais vaccinés, les pays du G7 se sont mis d'accord pour renforcer l'aide à la vaccination des pays pauvres. Autour du globe, plus de 200 millions de doses de vaccin ont été administrées, dont 45% dans les pays du G7. 

Les principales informations à retenir : 

  • Olivier Véran annonce un possible "confinement partiel ou total" dans les Alpes-Maritimes
  • Emmanuel Macron se donne 8 à 10 jours pour relâcher ou resserrer les contraintes au niveau national
  • Plus de 200 millions de doses de vaccin ont été administrées dans le monde, dont 45% dans les pays du G7
  • Le Covid-19 a fait 84.147 morts en France, plus de 22.000 nouveaux cas ont été enregistrés en 24 heures

84.147 morts, la pression hospitalière reste élevée

Plus de 22.000 nouvelles contaminations par le coronavirus ont été enregistrées dans les dernières 24 heures, tandis que le nombre de personnes hospitalisées a légèrement diminué, selon les chiffres diffusés samedi par Santé publique France.
Depuis vendredi, 22.371 nouveaux cas ont été dépistés, contre 24.116 la veille et 21.231 samedi dernier, a indiqué l'agence sanitaire. Le taux de positivité des tests (pourcentage de personnes testées positives sur l'ensemble des personnes testées) progresse légèrement, à 6,1%. La pression hospitalière reste élevée, avec 25.269 patients atteints du Covid-19 hospitalisés (pour 25.506 vendredi), dont 3.369 en réanimation (contre 3.380 la veille).

Au cours des sept derniers jours, 9.395 personnes positives au coronavirus ont été admises à l'hôpital, dont 1.770 dans les services de réanimation. Le Covid-19 a fait 183 morts à l'hôpital en 24 heures en France, portant le nombre de décès depuis le début de l'épidémie à 84.147. Au niveau national, "la tendance sur les trois derniers jours n'est pas bonne, elle n'est plus bonne", a déploré le ministre de la Santé Olivier Véran samedi, en visite à Nice, où le taux d'incidence dépasse 700 cas positifs pour 100.000 habitants, soit plus de trois fois la moyenne nationale (190).

De nouvelles mesures devraient être prises à Nice

En déplacement à Nice, la métropole où le taux d'incidence du coronavirus est le plus élevé de France, le ministre de la Santé Olivier Véran a ouvert la porte à un durcissement des mesures dans la ville et le département. Alors que le variant britannique se répand à Nice, il a notamment annoncé le renforcement "des conditions d'isolement des cas positifs et des cas contacts", mais aussi le déploiement de tests salivaires dans les établissements scolaires, dans lesquels un dépistage massif sera effectué à la rentrée. Le ministre a également annoncé l'acheminement de doses de vaccin supplémentaires. 

Mais, a-t-il prévenu, ces mesures pourraient ne pas suffire. "J'ai peur qu'il nous faille prendre des mesures supplémentaires en plus du couvre-feu et des restrictions qui existent déjà", a-t-il expliqué, demandant au préfet de continuer la concertation, "pour que d'ici à la fin du week-end, nous puissions prendre des mesures complémentaires". "Cela pourrait prendre la forme d'une accentuation du couvre-feu, voire d'un confinement partiel ou total", a précisé le ministre. A Nice, "chaque jour, 500 personnes tombent malade du Covid", a encore indiqué Olivier Véran.

Le retour du public dans les enceintes sportives évoqué mardi à Matignon

Dans le même temps, l'expérimentation d'un retour partiel du public dans les enceintes sportives sera au menu d'une réunion interministérielle mardi à Matignon, a annoncé à Lyon la ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu. La ministre a participé dans la matinée à un "temps d'échange et de travail" avec les présidents de l'Olympique lyonnais (football) Jean-Michel Aulas, de l'Asvel (basket) Gaëtan Muller et du LOU Rugby Yann Roubert, clubs qui pourraient accueillir des "matches tests" avec du public. "Je suis venue ici pour regarder où on pouvait mener des expérimentations, pour écouter", a déclaré la ministre, précisant que pour l'heure "rien n'est acté". "Mardi se tient une réunion interministérielle à Matignon, puis nous verrons ensuite avec les consultations que nous avons menées comment on peut continuer."

Stabilisation" des mesures dans les écoles, assure Blanquer

Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a affirmé samedi que les règles sanitaires mises en place dans les établissements scolaires pour empêcher la propagation du Covid-19 vont être "stabilisées".  "Il y a peu de choses qui changent à la rentrée précisément parce que nous voulons stabiliser les règles", a indiqué le ministre de l'Education sur BFMTV, alors que les élèves et enseignants de la zone A reviendront en classe lundi après les vacances d'hiver.

Interrogé sur un éventuel allègement des règles du protocole sanitaire, Jean-Michel Blanquer a répété que "pour l'instant, on est sur une stabilisation des règles", tout en soulignant que c'était "inévitable" que les règles continuent d'évoluer.

Semblant prendre acte de l'évolution épidémique, l'Education nationale a adopté en début de semaine un nouveau protocole sanitaire assouplissant les règles qui imposent une fermeture de classe en cas de contamination par le variant britannique. Désormais, trois cas positifs au variant anglais entraînent la fermeture d'une classe et les personnels de l’éducation ne sont plus systématiquement considérés comme cas contact, en présence d’élèves positifs. Le ministre a précisé que la présence d'un seul cas du variant sud-africain ou brésilien pouvait entrainer la fermeture d'un établissement. Par ailleurs, les tests salivaires vont commencer dans les écoles après les vacances scolaires. 

Jean-Michel Blanquer a assuré qu'"entre 50.000 et 80.000 tests" seront réalisés "dès la semaine prochaine", pour atteindre 200.000 tests par semaine.

Macron se donne huit à dix jours pour relâcher ou resserrer les contraintes 

Emmanuel Macron se donne huit à dix jours pour relâcher la pression ou resserrer les contraintes face à l'épidémie de Covid-19, dont les conséquences économiques et sanitaires continuent de faire rage. Cette nouvelle échéance a été évoquée lors d'une vidéo-conférence avec des parlementaires de la majorité, et rapportée à l'AFP par des participants. Dans le même temps, le chef de l'Etat a demandé aux vidéastes Mcfly & Carlito de faire une vidéo pour rappeler l'importance des gestes barrières. 

Car un an après le début de la crise sanitaire en France, la situation reste grave. Et la pression hospitalière ne retombe pas. Mais selon la Direction générale de la Santé, 1.132.918 personnes sont désormais pleinement vaccinés contre le Covid-19 depuis le début de la campagne lancée fin décembre. La menace des variants contraint toutefois certains territoires à intensifier la lutte contre le virus. C'est le cas à La Réunion, où le gouvernement a annoncé l'augmentation des capacités hospitalières, l'accélération de la campagne de vaccination et l'extension du couvre-feu. À Lyon, la consommation d'alcool est interdite sur la voix publique. 

Plus de 200 millions de doses de vaccin administrées dans le monde

Plus de 200 millions de doses de vaccin ont administrées dans le monde dans au moins 107 pays ou territoires, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de sources officielles samedi. Quelque 45% des injections ont été réalisées dans les pays riches du G7, dont les membres ont pris vendredi des engagements en faveur d'une meilleure répartition des doses avec les pays pauvres. Ces sept pays n'hébergent que 10% de la population mondiale.

La Nouvelle-Zélande a lancé samedi son programme de vaccination contre le Covid-19, avertissant qu'il s'agissait seulement d'un petit pas dans la longue lutte contre la pandémie. Sa capitale, Auckland, a été reconfinée le week-end dernier après l'apparition d'un nouveau foyer du virus. La Russie a enregistré son troisième vaccin contre le Covid-19, étape préalable à la phase finale des essais cliniques. L'Autorité palestinienne a annoncé un accord avec Israël pour vacciner contre le Covid-19 quelque 100.000 Palestiniens travaillant sur le territoire israélien, où est menée une vaste campagne de vaccination. En Argentine, le ministre de la Santé a démissionné vendredi à la demande du président Alberto Fernandez, après des révélations selon lesquelles il proposait à ses amis de se faire vacciner au ministère sans prendre rendez-vous dans un hôpital. Le scandale a provoqué une déferlante de réactions sur les réseaux sociaux sous le hashtag #vacunasvip ("#vaccinsVIP").

Autour du globe, les mesures se renforcent 

Le ministère italien de la Santé a annoncé un renforcement des mesures dans trois régions, mais a épargné de nouvelles restrictions aux deux plus grandes villes, Rome et Milan. La région de Campanie, qui comprend Naples, l'Emilie-Romagne avec son chef-lieu Bologne et le petit Molise, passeront de la catégorie "jaune" (risque modéré) à la catégorie "orange" (risque moyen) à partir de ce dimanche. La fermeture de la frontière entre les Etats-Unis et le Canada à tous les déplacements non-essentiels a été prolongée d'un mois, jusqu'au 21 mars, a indiqué vendredi le gouvernement canadien.

Plus de 2,44 millions de morts depuis le début de la pandémie

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 2.453.070 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles samedi à 11H00 GMT. Plus de 110.700.000 cas d'infection ont été diagnostiqués. Les États-Unis sont le pays le plus touché, avec 495.804 décès, suivis par le Brésil (244.765), le Mexique (178.965), l'Inde (156.212) et le Royaume-Uni (119.920).

Le nombre des victimes est globalement sous-évalué. Il se fonde sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé mais exclut les révisions réalisées a posteriori par des organismes statistiques.