Le professeur Raoult demandait une recommandation temporaire d'utilisation du médicament (photo d'archives). 1:25
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Anne Le Gall, édité par Margaux Lannuzel
Le médicament pourra toujours être prescrit pour le traitement de certains lupus et de rhumatismes. Mais l'Agence du médicament a refusé au Professeur Raoult une recommandation temporaire d'utilisation qui aurait permis une prescription plus large de l'hydroxychloroquine face au coronavirus. 
DÉCRYPTAGE

Pas question d'autoriser largement l'hydroxychloroquine en France contre le Covid-19 : l'Agence du médicament a tranché . Elle refuse au Professeur Didier Raoult une utilisation plus étendue de cette molécule, qui n'a toujours pas fait la preuve de son efficacité, en tous cas pas face au coronavirus. Europe 1 vous explique pourquoi. 

 

Didier Raoult réclamait une recommandation temporaire d'utilisation

Ce médicament, vendu en pharmacie sous le nom de Plaquenil, a reçu une autorisation de mise sur le marché pour le traitement de certains lupus et de rhumatismes. Là-dessus, aucun problème : rien ne change. Mais par un courrier en date du 3 août, le Professeur Didier Raoult demandait une recommandation temporaire d'utilisation (RTU) pour l'hydroxychloroquine. Cette dernière aurait permis de prescrire largement cette molécule dans le traitement du coronavirus, et de pouvoir obtenir un remboursement par la sécurité sociale.

 

 

Des effets indésirables majorés chez les patients atteints du coronavirus

Pourquoi l'Agence de sécurité sanitaire a-t-elle dit non ? Dans un courrier de huit pages adressé au Professeur Raoult, l'institution argumente sa position. Elle évoque d'abord le fait que les effets indésirables de ce médicament, notamment cardiaques, apparaissent comme majorés chez les patients atteints du coronavirus. Par ailleurs, le manque d'homogénéité sur les études cliniques menées depuis mars (à Marseille, mais aussi a l'étranger) ne permettent pas à ce stade de conclure à sur l'efficacité du traitement, selon elle. 

En l'état actuel des connaissances, ce refus d'autorisation clôt donc plusieurs mois de polémique sur l'hydroxychloroquine. Même si l'Agence du médicament précise qu'en cas de nouveaux résultats cliniques significatifs, elle pourrait revoir sa position.