Le 22 mai "The Lancet" a publié une étude pointant la dangerosité de l’hydroxychloroquine. 6:03
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Romain David , modifié à
Invité mardi d'Europe 1, Philippe Parola, chef des maladies infectieuses à l’IHU de Marseille, a vivement critiqué la méthodologie de l'étude publiée le 22 mai par la prestigieuse revue scientifique "The Lancet", concluant à la dangerosité du traitement à l’hydroxychloroquine contre le nouveau coronavirus.
INTERVIEW

Après de vives critiques, la revue scientifique The Lancet a corrigé son étude sur l’utilisation de l'hydroxychloroquine contre le nouveau coronavirus publiée le 22 mai. Les auteurs ont reconnu une erreur dans les données, mais pas sur les conclusions conduisant à la dangerosité de la molécule. "Cette étude est une farce. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, car elle survient à la suite d’autres publications totalement douteuses et totalement à charge contre le traitement à l’hydroxychloroquine", a fustigé mardi, au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1, le professeur Philippe Parola, chef des maladies infectieuses à l’IHU de Marseille et bras droit de Didier Raoult.

Pour ce scientifique, les sources de cette publication restent obscures. "Il n’y a aucune donnée sur les hôpitaux, sur les médecins. On ne sait pas comment les dossiers ont été sélectionnés", pointe-t-il. "Il n’y a aucune information, des statistiques fantaisistes, on y compare des choses qui ne sont pas comparables", poursuit Philippe Parola. "N’importe quel scientifique, n’importe lequel de mes étudiants a pu voir que cette étude était fake !", ajoute-il, remettant en cause l’impartialité de cette publication. "On verra bien le rôle de l’industrie pharmaceutique et des conflits d’intérêts dans ce débat."

"La presse scientifique est devenue une presse d’opinion"

Dans la foulée de la publication de The Lancet, le décret autorisant l’utilisation de l’hydroxychloroquine en France contre le Covid-19 a été aboli, et les essais cliniques conduits par l'OMS temporairement suspendus. "Je ne sais pas si le ministre de la Santé l'a lue. Je ne pense pas, les ministres ont beaucoup de travail. Mais ce qui est inquiétant c’est qu’il a un entourage, un cabinet qui doit décrypter la littérature scientifique avant de prendre une décision sous le coup de l’émotion ou d’autres paramètres que je ne connais pas", relève Philippe Parola.

"La presse scientifique est devenue une presse d’opinion. Il ne faut pas lire que les titres et les résumés, il faut lire les contenus, et se donner le temps avant de prendre une décision pour le pays", conclut-il.