Covid-19 : 4.974 patients en réa, le pic de la deuxième vague est dépassé

Près de 90% des lits en réanimation sont occupés en France (photo d'illustration).
Près de 90% des lits en réanimation sont occupés en France (photo d'illustration). © Philippe LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Avec 4.974 patients dans les services de réanimation, le pic de la deuxième vague a été dépassé ce lundi. 362 malades du Covid sont décédés à l'hôpital lors des dernières 24 heures. Alors que de nombreuses voix s'élèvent pour réclamer un durcissement des mesures, Emmanuel Macron a assuré que "rien n'est décidé". 
L'ESSENTIEL

Combien de temps l'exécutif va-t-il pouvoir tenir ? En France, la troisième vague de l'épidémie de coronavirus est désormais une réalité, et le Covid-19 a progressé quasiment partout en mars, poussé par le variant anglais. Le pic de la deuxième vague a ainsi été dépassé ce lundi, avec 4.974 patients en réanimation. La semaine qui arrive s'annonce donc décisive, et un conseil de défense doit se tenir mercredi pour décider d'un éventuel durcissement des mesures.

Les investigations pour tenter de déterminer les origines de l'épidémie, elles, se poursuivent. Selon l'étude conjointe des experts de l'OMS et chinois, la transmission à l'homme par un animal intermédiaire est une hypothèse "probable à très probable". 

Les principales informations à retenir

  • 4.974 patients en réa, le pic de la deuxième vague est dépassé 
  • 362 malades du Covid sont décédés à l'hôpital lors des dernières 24 heures
  • Un conseil de défense doit se tenir mercredi
  • De plus en plus de voix plaident pour une fermeture des écoles 

4.974 patients en réa, le pic de la deuxième vague dépassé 

Il y a actuellement 4.974 malades du Covid-19 en réanimation en France, soit plus qu'au pic de la deuxième vague de l'épidémie, selon les chiffres quotidiens publiés lundi par l'agence sanitaire Santé publique France. Le pic de la deuxième vague avait été atteint le 16 novembre, avec 4.903 malades du Covid en réa. Au pic de la première vague, au printemps 2020, ce nombre se montait à environ 7.000. Outre les seuls services de réanimation, qui reçoivent les cas les plus graves, 28.322 malades du Covid sont actuellement hospitalisés dans le pays, selon Santé publique France. 

En 24 heures, 360 malades du Covid sont décédés à l'hôpital, portant le total à 94.956 morts depuis le début de l'épidémie. 

L'exécutif sous pression, un conseil de défense mercredi

En France, les alertes se multiplient face à la flambée épidémique qui se poursuit. Quarante-et-un directeurs médicaux de crise des Hôpitaux de Paris évoquent une "situation de médecine de catastrophe", et disent se préparer à devoir "faire un tri des patients afin de sauver le plus de vies possibles", dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche. "Dans les quinze prochains jours", estiment les signataires, "nous savons d'ores et déjà que nos capacités de prise en charge seront dépassées".

Un conseil de défense doit se tenir mercredi pour décider d'un éventuel durcissement des mesures actuelles (couvre-feu, fermeture de certains commerces). "Pour les jours qui viennent, nous allons regarder l'efficacité des mesures de freinage et nous prendrons si nécessaire celles qui s'imposent", a dit le président Emmanuel Macron au JDD

Le chef de l'Etat a en effet assuré dimanche que rien n'avait été décidé pour l'heure. Ce qui veut dire que toutes les pistes sont encore sur la table, allant d’un reconfinement dur, au statu quo. Une certitude demeure cependant : il n'y aura pas d'allègement des mesures actuelles. 

Le nouveau protocole sanitaire entre en vigueur dans les écoles

L'inquiétude grandit dans les école, avec une hausse des contamination. À partir de lundi, dans les 19 départements soumis aux restrictions renforcées, un cas de Covid-19 dans une classe entraînera sa fermeture. Mais cette mesure est compliquée à appliquer pour les directeurs d'établissement, ainsi que pour les parents. Plus d'informations dans cet article

La liste des commerces autorisés à ouvrir "ne changera pas" à cause de la "dégradation de la situation sanitaire", bien qu'elle ne soit pas "parfaite", a déclaré lundi sur France Info le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. "Il ne serait pas compréhensible qu'au moment où la situation sanitaire se dégrade - où c'est difficile pour les soignants, pour les personnels hospitaliers - d'envoyer un message d'ouverture d'autres commerces", a expliqué le ministre.

Les députés PS demandent une commission d'enquête sur la campagne vaccinale

Les députés socialistes ont demandé lundi la création d'une commission d'enquête "sur la préparation et la gestion de la campagne vaccinale", alors que la "première course contre la montre contre le virus et ses variants a été perdue" selon eux.

"Dès le mois de janvier, nous avions alerté le Premier ministre sur la nécessité d'engager une véritable 'course contre la montre' à la lumière des projections épidémiques", écrivent-ils au président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM), dans un courrier dont l'AFP a eu copie. Trois mois plus tard, le groupe politique emmené par Valérie Rabault estime que "nous n'avons pas été en mesure de vacciner assez vite, assez massivement, pour protéger le plus grand nombre possible de nos concitoyens avant l'arrivée de la troisième vague".

Origine du coronavirus : un incident de laboratoire "extrêmement improbable" 

L'étude conjointe des experts de l'OMS et chinois a conclu que la transmission à l'homme par un animal intermédiaire est une hypothèse "probable à très probable", tandis qu'un incident de laboratoire reste "extrêmement improbable".

Selon la version finale du rapport dont l'AFP a obtenu une copie, les spécialistes, qui selon certains n'ont pas eu assez de latitude pour travailler librement lors de leur séjour de quatre semaines en Chine, ont jugé que "compte tenu de la littérature sur le rôle des animaux d'élevage en tant qu'hôtes intermédiaires pour les maladies émergentes, il est nécessaire de réaliser d'autres enquêtes incluant une plus grande étendue géographique".

Allègement du confinement en Angleterre

Les rencontres et les sports en extérieur sont autorisés depuis lundi en Angleterre, où la deuxième phase du déconfinement progressif contraste avec la progression de l'épidémie ailleurs en Europe, surtout en France où le monde médical multiplie les signaux d'alarme. Les groupes de six personnes maximum ou bien de deux foyers différents sont désormais autorisés à se réunir en extérieur, et que les amateurs de sport peuvent reprendre leur pratique en plein air.

Pays le plus endeuillé d'Europe avec plus de 126.500 morts, le Royaume-Uni s'est lancé en décembre dans une course à la vaccination afin de sortir d'un confinement dévastateur pour son économie: quelque 30 millions de premières doses avaient été administrées dimanche, soit presque 60% de la population adulte.

Plus de 2,7 millions de morts

La pandémie a fait au moins 2,77 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan de l'AFP à partir de sources officielles dimanche à 10h00 GMT. Les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé avec 549.306 morts, devant le Brésil (312.206), le Mexique (201.429), l'Inde (161.552) et le Royaume-Uni (126.573).