Covid-19 : 100.762 morts depuis le début de l'épidémie, la pression reste forte en réanimation

Le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés en réanimation reste sous la barre des 5.900 personnes depuis samedi.
Le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés en réanimation reste sous la barre des 5.900 personnes depuis samedi. © Philippe LOPEZ / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Alors que la France comptait dimanche 100.762 morts depuis le début de l'épidémie de Covid-19, le ministère de l'Intérieur vient d'annoncer la mise en place d'une quarantaine de dix jours pour les voyageurs en provenance du Brésil et de trois autres pays.
L'ESSENTIEL

La France comptait dimanche plus de 100.762 morts depuis le début de l'épidémie de Covid-19. Face à une situation sanitaire toujours dégradée dans l'Hexagone, le gouvernement rechigne à donner un calendrier précis de réouverture, au grand dam des restaurateurs, qui réclament de la "visibilité". Par ailleurs, une quarantaine de dix jours sera imposée aux voyageurs en provenance du Brésil, où sévit un variant réputé plus contagieux, mais aussi à ceux en provenance d'Argentine, du Chili et d'Afrique du Sud.

Les informations à retenir :

  • La France compte dimanche 100.762 morts du Covid-19 depuis le début de l'épidémie
  • Une quarantaine de dix jours va être imposée aux voyageurs en provenance du Brésil, d'Argentine, du Chili et d'Afrique du Sud
  • Après la détection de rares cas de thromboses, les Français boudent le vaccin AstraZeneca
  • 829.000 cas ont été enregistrés en 24 heures dans le monde, un record

Plus de 100.700 morts en France

Le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés en réanimation est resté sous les 5.900 personnes dimanche, malgré un légère remontée, selon les chiffres publiés par Santé publique France. Dimanche, on comptait 5.893 personnes dans les services de soins critiques (qui rassemblent réanimation, soins intensifs et surveillance continue), contre 5.877 samedi. En 24 heures, 233 patients ont été admis dans ces services qui traitent les cas les plus graves, contre 359 la veille. Samedi le nombre de malades en réa était repassé sous la barre des 5.900, franchie en début de semaine. De seuils toutefois encore loin du pic de la première vague en avril 2020 (7.000).

Le nombre total de personnes à l'hôpital est par contre remonté, avec 30.789 patients positifs au coronavirus actuellement hospitalisés, contre 30.329 la veille. Au total, 1.111 personnes ont été hospitalisées ces dernières 24 heures.

Sur le plan des contaminations, 29.344 cas ont été enregistrés depuis la veille, avec un taux de positivité des tests stable, à 9,7% (sur les sept derniers jours, consolidé à J-3).

Concernant le bilan des morts, 100.762 personnes sont décédées du coronavirus en France depuis le début de l'épidémie, dont 75.592 à l'hôpital (+140 en 24 heures). Côté vaccination, 17.096.271 injections ont été réalisées depuis le début de la campagne, dont 99.610 dimanche. 12.556.263 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin, 4.540.008 en ont reçu deux.

Quarantaine de dix jours pour les voyageurs en provenance du Brésil, d'Argentine, du Chili et d'Afrique du Sud

La France va instaurer une quarantaine obligatoire de dix jours pour les voyageurs en provenance du Brésil, d'Argentine, du Chili et d'Afrique du Sud, face à l'inquiétude sur les variants du Covid-19, a annoncé Matignon samedi. Les vols avec l'Argentine, le Chili et l'Afrique du Sud sont maintenus, alors que Paris avait annoncé dès mardi la suspension des liaisons aériennes avec le Brésil pour limiter la propagation d'un variant local, baptisé P1, réputé plus contagieux et dangereux. Cette suspension sera prorogée jusqu'au vendredi 23 avril inclus.

Pour justifier le maintien des vols avec l'Argentine, le Chili et l'Afrique du Sud, Paris dit que la présence de variants n'y atteint "pas les niveaux observés au Brésil". Mais les voyageurs venant de ces trois pays, ainsi que du Brésil, devront désormais se soumettre à un isolement de 10 jours, accompagné de restriction des horaires de sortie, avec un renforcement des amendes.

Cette mesure, qui sera progressivement mise en œuvre jusqu'à sa pleine entrée en vigueur samedi 24 avril, s'appliquera également aux voyageurs en provenance de Guyane et des tests antigéniques systématiques seront mis en place à l'arrivée pour les trajets de la Guyane vers les Antilles.

Méfiance vis-à-vis du vaccin AstraZeneca

Dans le centre de vaccination de Douai, dans le Nord, il y a des chaises vides et peu de volontaires. Christophe, 58 ans, était pourtant bien prêt à se faire vacciner contre le Covid-19, mais à une seule condition. "Pas d'AstraZeneca. Si c'est AstraZeneca, je m'en vais", explique-t-il. Les craintes autour de ce vaccin se renforcent chez les Français, après la détection par l'Agence française du médicament de 9 nouveaux cas de thrombose. Ces vaccins sont boudés par une partie de la population, malgré le fait que les autorités sanitaires se montrent rassurantes. À Nice, le centre de vaccination, qui devait rester ouvert tout le week-end, a fermé faute de candidat.

Face au scepticisme, les autorités tentent de rassurer les Français. Ces cas de thromboses restent très rares, rappellent-elles. "Il faut continuer à utiliser ce vaccin", martèle la présidente du comité scientifique sur les vaccins, Marie-Paule Kieny. Retrouvez ici notre reportage complet

Renaud Muselier mise sur Spoutnik V

Le président LR de la région PACA avait annoncé mercredi s'être positionné auprès de l'ambassadeur de Russie pour une "précommande" de 500.000 vaccins russes anti-Covid, "sous réserve de l'autorisation" européenne. "Nous n'injecterons ce vaccin que dans le cadre de l'organisation de santé française, avec les ARS", précise-t-il dimanche, invité du Grand Rendez-vous sur Europe 1. 

En début de semaine, son annonce avait provoqué l'agacement de Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, qui craignait des inégalités sur le territoire français. Renaud Muselier défend toutefois sa stratégie. "Quand ce vaccin sera validé par l'Union européenne, qu'il aura toutes les autorisations administratives, je serai dans les premiers à l'avoir commandé donc le premier livré", explique-t-il. Retrouvez ici son interview : 

Bientôt des concerts tests ? 

L'idée d'un concert test avait été évoquée il y a plusieurs semaines déjà par la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, mais la date ne cesse d'être décalée. L'objectif est de réunir 5.000 personnes, debout mais avec un masque et un test négatif, à l’AccorHotels Arena à Paris. En parallèle, 2.500 autres personnes, restées chez elles, feraient également partie de l’expérimentation. L'AP-HP, qui coordonne ce test, comparerait le taux d'incidence du virus entre les deux groupes, ceux qui étaient au concert et ceux qui sont restés chez eux.

Le protocole sanitaire n'a pas encore été communiqué. Volontaire pour participer au concert test, le groupe Indochine a laissé entendre dimanche sur Europe 1 qu'il pourrait faire machine arrière si le protocole imposé s'avérait trop contraignant.

L'Europe envisage sa réouverture

Au Danemark, bientôt des spectateurs dans les stades et des clients dans les restaurants : grâce à une situation épidémiologique contrôlée, le pays va pouvoir accélérer sa réouverture dès le 21 avril. En Italie, jusqu'à un millier de spectateurs vont être autorisés dans les stades ouverts dans les régions les moins touchées par la pandémie de Covid-19 à partir du samedi 1er mai, a annoncé vendredi le gouvernement. Les gymnases situés dans ces mêmes zones de l'Italie pourront accueillir jusqu'à 500 spectateurs pour tous les "événements sportifs d'intérêt national". L'Italie devrait aussi amorcer la réouverture des restaurants et des établissements scolaires à partir du lundi 26 avril.

Trois millions de morts dans le monde

Plus de 139 millions de cas de contaminations ont été recensés depuis le début de l'épidémie fin 2019, dont environ 730.000 par jour actuellement, un chiffre également en hausse constante depuis fin février. Sur la seule journée de vendredi, plus de 829.000 cas ont été enregistrés en 24 heures, un record.

La pandémie a fait plus de trois millions de morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles samedi. Après une légère accalmie en mars, le nombre de décès quotidiens est de nouveau en hausse, avec en moyenne plus de 12.000 morts par jour la semaine passée. Fin janvier, au plus haut de l'épidémie, ce chiffre était de 14.500.

Les Etats-Unis sont le pays qui compte le plus grand nombre de morts avec 566.224 décès, suivis par le Brésil (368.749), le Mexique (211.693), l'Inde (175.649) et le Royaume-Uni (127.225). Ces chiffres sont globalement sous-évalués. Ils se fondent sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé, sans inclure les réévaluations reposant sur des bases statistiques.