Les pharmacies vendent des masques depuis ce samedi 1:48
  • Copié
Marion Gauthier, édité par Maxime Dewilder
Pour faire face à l'épidémie de coronavirus qui frappe la France, les pharmacies vendent des masques depuis samedi matin. Mais elles sont largement sous-dotées pour pouvoir en vendre à tout le monde.
REPORTAGE

Alors que la polémique enfle sur la vente de masques chirurgicaux à partir de lundi dans les supermarchés, les pharmacies en vendent depuis ce samedi matin. Les masques chirurgicaux étaient jusque-là réservés aux soignants. L’Ordre des pharmaciens a annoncé l’autorisation de vente mercredi 29 avril, en réponse aux commandes faites par la grande distribution. Les officines se défendent en revanche d’en tirer des bénéfices et mettent en avant une distribution raisonnée.

En papier, jetables, les masques chirurgicaux sont disponibles en pharmacie à prix coûtant pour le grand public mais, comme pour les soignants, en quantité limitée. C’est ce qu’assure Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.

"Je refuse à mes patients de leur donner des masques, ça me bouffe !"

Philippe Besset a par ailleurs établi des priorités en ouvrant sa pharmacie. "Tous les clients nous ont posé cette question ce matin : 'est-ce que je peux avoir des masques ?'", raconte-t-il. "On leur explique à chaque fois que les masques chirurgicaux sont réservés aux publics fragiles. Les besoins des personnes âgées et fragiles sont réels ! Moi, cela fait deux mois que je refuse à mes patients de leur donner des masques, ça me bouffe !"

Les pharmaciens plaident pour une réquisition d’une partie du stock de la grande distribution afin d’augmenter le stock de l’Etat et de permettre une diffusion gratuite. Olivier Rozaire, pharmacien dans la Loire, ne vend pas de masques chirurgicaux. Il n’en a pas commandé, volontairement, pour témoigner son mécontentement vis-à-vis de la grande distribution. "Je ne suis pas d’accord avec ça, les soignants n’en ont pas assez, les auxiliaires de vie, ils en ont droit à trois par semaine alors qu’il leur en faudrait deux par jour. La dotation aujourd’hui devrait être quatre fois supérieure pour couvrir les besoins", détaille-t-il.

Selon le pharmacien, les masques alternatifs, dits masques "grand public", sont de toute façon bien assez efficaces pour aborder la fin du confinement, prévue le 11 mai.