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Maxime Dewilder , modifié à
Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, était invité sur Europe 1, samedi. Il a répondu à la polémique autour des masques bientôt vendus en supermarchés, alors que les soignants en ont beaucoup manqué. Selon lui, aucun stock n'a été constitué pendant la pénurie.
INTERVIEW

Les ordres des professions de santé reprochent à la grande distribution le nombre "sidérant" de masques qu'elle proposera à la vente dès le 4 mai, alors que les pharmacies peinent toujours à fournir les soignants en quantité suffisante. Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) invité d'Europe 1 samedi, a expliqué "qu'il n'y a aucun stock caché". "Il n'y a pas des centaines de millions de masques qui sont aujourd'hui dans les magasins et qui attendent de pouvoir être vendus", a-t-il ajouté.

Depuis plusieurs jours, la grande distribution communique sur l'ouverture, le 4 mai prochain, et la vente de masques. En l'occurence, 225 millions ont d'ores et déjà été commandés pour Carrefour et 170 millions pour Leclerc par exemple. "La situation est très simple", assure Jacques Creyssel, "le gouvernement nous a demandé il y a une dizaine de jours que le déconfinement se passe le mieux en vendant des masques au grand public, progressivement à partir du 4 mai et de manière plus large à partir du 11 mai".

"La grande distribution assure une mission de service public"

Pour assurer ces ventes dès lors que le gouvernement a fixé le cap, la grande distribution "a immédiatement passé des commandes". "Il faut avoir les chiffres en tête", se défend Jacques Creyssel, "l'Etat a commandé 3 milliards de masques, les pharmaciens ont distribué 300 millions de masques... il n'y a pas de concurrence entre la distribution de masques pour les soignants et les masques vendus au grand public. La grande distribution assure une mission de service public".

Reste que la situation relève de l'aberration pour Gilles Bonnefond, président du syndicat des pharmacies d’officine. "Jusqu’à maintenant, le ministère de la Santé nous a dit de les réserver aux soignants. La réquisition a été levée pour permettre aux industriels d’acheter des masques pour équiper leur personnel, pas pour mettre à la vente ! Et la grande distribution dit 'ce n’est pas interdit donc c’est autorisé'. Est-ce qu’ils savent que les pharmaciens donnent trois masques aux auxiliaires de vie, par semaine ? Ils vivent dans un autre monde ou ils écoutent ce qu'il se passe ?".

Comment la grande distribution s'organise-t-elle pour vendre les masques ?

À partir du 4 mai prochain, les grandes enseignes vont commencer à vendre des masques au grand public de manière progressive avant d'élargir le dispositif le 11 mai. Dans ce cadre, certaines chaînes ont d'ores et déjà proposé à leurs clients qui ont une carte de fidélité de réserver des masques. "Il y aura des réservations mais ce sera naturellement ouvert à tout le monde", assure pour sa part Jacques Creyssel, le président de la Fédération du commerce et de la distribution. "Il n'y aura rien dans les rayons", explique-t-il encore.

Pour éviter les mouvements de foule, les ventes se feront en effet en caisses dédiées. "Surtout, il y a un engagement majeur sur les prix", conclut Jacques Creyssel, "c'est-à-dire vendre les masques avec une marge minimale". Ceux à usage unique coûteront "environ 60 centimes" et ceux en tissu "2 à 3 euros".