Tous les professionnels de santé devraient bientôt pouvoir recevoir leur dose de vaccin 3:41
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Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Alors que le gouvernement veut favoriser la vaccination des soignants, certains témoignent de leur réticence à recevoir ces doses. Sur Europe 1, le docteur Jacques Battistoni a répondu à l’une d’entre eux, soulignant les risques de l’apparition d'un cluster dans un hôpital et en particulier dans un établissement pour personnes âgées.
INTERVIEW

Près de 300.000 doses du vaccin AstraZeneca contre le coronavirus sont arrivées en France ce samedi. Puisqu'elles sont distribuées dans 117 établissements de santé, le Premier ministre Jean Castex a annoncé que tous les professionnels de santé pourraient recevoir leur dose, même les moins de 65 ans. Cette mesure est-elle de nature à détendre les médecins et les infirmiers alors que l’on compte encore de nombreux récalcitrants, y compris dans leurs rangs ? Sur Europe 1, le médecin généraliste et président du syndicat MG France, Jacques Battistoni, a mis en avant l’importance de la vaccination pour protéger personnel et résidents des hôpitaux et des Ehpad.

Marie est infirmière dans le Nord de la France. "Dans l’Ehpad où je travaille, on n’a pratiquement pas eu de cas chez le personnel soignant ou les résidents", explique-t-elle au micro d'Europe 1. Ce passage entre les gouttes du Covid-19 la pousse à attendre avant de se faire vacciner. "Je trouve que le vaccin a été réalisé très rapidement, on n’a pas de retour sur les effets secondaire."

De nombreux clusters en hôpitaux et Ehpad

De fait, aucune règle n’impose la vaccination aux soignants. Pourtant, les clusters dans les hôpitaux et maisons de retraites ne sont pas rares. Dans ces dernières, ils peuvent avoir des conséquences dramatiques rappelle Jacques Battistoni : "Il faut rappeler aux gens qui travaillent en Ehpad que, quand il y a quelque chose qui s’y passe, vous avez facilement les deux tiers des personnes âgées qui sont malades et les trois quarts du personnel soignant aussi." Les contaminations ont aussi des conséquences directes sur les moyens humains à disposition : les arrêts maladies se multiplient en même temps que les complications de santé, voire les décès.

Si Marie ne souhaite pas se faire vacciner, elle reconnait que son avis est amené à changer et surtout qu'elle ne refusera jamais d'administrer une dose aux patients. "C’est notre rôle de vacciner", affirme-t-elle. Jacques Battistoni, quant à lui, se réjouit de l'arrivée de nouvelles doses de vaccin contre le Covid-19 qui permettra à une large partie de la profession d'être immunisée "à un horizon assez proche".