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Tiffany Fillon
Plus que sceptique quant à l'arrivée d'une seconde vague de contaminations au Covid-19, Laurent Toubiana, épidémiologiste et chercheur à l'Inserm, a expliqué lundi sur Europe 1 pourquoi il tient ce discours optimiste. Selon lui, "une forme d'immunité collective" est en train d'apparaître. 
INTERVIEW

Et si l'épidémie de Covid-19 était bientôt derrière nous ? C'est ce que pensent plusieurs épidémiologistes, dont Laurent Toubiana, chercheur à l'Inserm où il dirige l'équipe "Systèmes complexes et épidémiologies". Invité lundi sur Europe 1, il a expliqué qu'un "endiguement" de l'épidémie était à l'oeuvre, tout en rappelant qu'il faut continuer à appliquer les gestes barrières et les consignes du gouvernement. 

Pour Laurent Toubiana, les chiffres sont formels : "une partie importante de la population ne développe pas de forme symptomatique de la maladie". Autrement dit, d'après lui, "une grande partie des personnes ont été exposées" au virus et ne sont donc "pas détectées par le système de santé". Qu'est-ce que ce constat change par rapport aux dernières semaines ? Selon lui, cela signifie que ces malades "participent à une forme d'endiguement [de l'épidémie] et à une forme d'immunité collective" qu'il qualifie de "passive".

Rester prudent 

Sachant qu'une vaste partie de la population a été confrontée au virus, la perspective d'une seconde vague paraît peu probable pour l'épidémiologiste. "Le principe de la deuxième vague est fondé sur le fait que l'agent pathogène étant nouveau, on a l'impression que l'ensemble de la population est susceptible d’attraper ce virus. Mais c'est un message désespérant puisqu'il faudrait un certain nombre de vagues avant d'arriver au stade de 70%", explique-t-il, faisant référence à la proportion de malades jugée nécessaire pour atteindre l'immunité collective. 

Toutefois, Laurent Toubiana rappelle que le coronavirus est "très contagieux" et invite à continuer à respecter les règles de distanciation physique et les gestes barrières. "Avoir un discours optimiste ne signifie pas qu'il faut relâcher la vigilance", affirme-t-il, en précisant qu'il n'appelle pas à "arrêter [d'appliquer] les consignes du gouvernement".