Jacques Battistoni, président du syndicat MG-France, regrette le manque de priorisation des dépistages alors que le virus circule de plus en plus vite. 1:23
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Victor Dhollande, édité par Séverine Mermilliod
Jacques Battistoni, président du syndicat de médecins généralistes MG-France, a alerté vendredi sur Europe 1 sur la hausse de la circulation du covid-19, déplorant au passage l'absence de priorisation des dépistages en France. Lui et ses collègues notent en effet une hausse des demandes de tests jugées superflues.
INTERVIEW

Les autorités sanitaires répètent soir après soir que la situation est inquiétante, avec près de 10.000 nouveaux cas de coronavirus en 24 heures. À ce rythme, affirme le professeur Philippe Juvin, il y aura dans deux ou trois semaines 50% d'occupation des lits en réanimation. Les médecins généralistes, eux aussi, sonnent l'alarme, par la voix du syndicat MG France dont le président était l'invité d'Europe 1 vendredi. Ils constatent une hausse de la positivité des tests, mais regrettent qu'il n'y ait pas de stratégie de priorisation des dépistages pour y faire face.

Le virus circule plus, les demandes de tests augmentent

"Les médecins généralistes constatent deux choses en ce moment. D'abord, les résultats de tests, qui étaient tous négatifs ou presque pendant le début de l'été, deviennent de plus en plus fréquemment positifs. Ce qui traduit bien le fait que le taux d'incidence de la maladie augmente, que le virus circule plus", relate Jacques Battistoni, président du syndicat MG France. Dans le même temps, "ils constatent aussi tous les jours des demandes de parents qui ont des enfants peu ou très peu malades, avec simplement le nez qui coule, ou des demandes liées à l'application du principe de précaution par les écoles qui fait que l'on reçoit en consultation des enfants qu'on n'aurait jamais vus en temps normal, car ce sont des choses extrêmement bénignes".

"Il n'y a pas de stratégie dans ce pays"

Le syndicat de médecins généralistes demande donc "des recommandations qui soient plus claires, plus faciles à utiliser. On veut savoir à partir de quel moment on peut considérer qu'un enfant est à risque et doit faire un test, et à partir de quel moment ce n'est pas nécessaire", afin d'éviter de dépister des personnes qui n'en auraient pas besoin.

"On pense franchement qu'il n'y a pas de stratégie dans ce pays, notamment en matière de dépistage, depuis la sortie du confinement. On a simplement décidé d'augmenter le nombre des tests. Mais on ne s'est pas posé la question d'une priorisation de ces tests", regrette finalement Jacques Battistoni.