Coronavirus : la France passe le seuil des 40.000 morts, l'état d'urgence sanitaire prolongé

Le régime d'exception de l'état d'urgence sanitaire a été prolongé samedi par le Parlement. © ALAIN JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à

Samedi le nombre de victimes dans le pays depuis le début de l'épidémie à franchi le seuil des 40.000 morts. Dans la journée, le Parlement a adopté le projet de loi prolongeant l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 16 février.

La France a passé samedi le seuil des 40.000 morts depuis le début de l'épidémie de coronavirus, selon les derniers chiffres publiés par les autorités. Face à cette situation, le gouvernement appelle "plus que jamais" les Français à respecter le confinement, afin de faire baisser la circulation du virus.

Les principales informations à retenir 

  • La France a passé samedi le seuil des 40.000 morts liés au Covid
  • Le chef de cabinet de la Maison Blanche a été positif, avec un record de cas aux USA
  • En Europe, le Royaume-Uni ferme ses portes au Danemark après la découverte d'une mutation provenant des visons

Plus de 60.000 nouveaux cas en France

Le bilan total des décès depuis le début de l'épidémie a dépassé les 40.000, selon les chiffres publiés samedi par Santé publique France. La France a dépassé samedi la barre des 40.000 décès liés au Covid-19 officiellement recensés depuis le début de l'épidémie, selon des données publiées samedi par l'agence sanitaire Santé publique France. D'après ces données, 306 décès supplémentaires ont été recensés dans les hôpitaux ces dernières 24 heures, portant le bilan total à 40.169 morts.

Pour autant, le chef du service anesthésie-réanimation à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris, Jean-Michel Constantin, a affirmé samedi sur Europe 1 que les données suggèrent une amélioration à venir de la situation. "Les épidémiologistes ont l’impression que l’on va arriver à un plateau au 20 novembre parce que, justement, les mesures prises commencent à payer leurs fruits", a-t-il expliqué.

Le Parlement adopte le projet de loi prolongeant l'état d'urgence sanitaire

Le Parlement a adopté samedi le projet de loi prolongeant l'état d'urgence sanitaire après le vote positif des députés lors de l'ultime lecture du texte. Échéance au 16 février, instauration d'un régime transitoire jusqu'au 1er avril, recours aux ordonnances : le gouvernement met en avant la situation sanitaire "très préoccupante" provoquée par la deuxième vague de l'épidémie du Covid-19 dans l'Hexagone pour justifier la prolongation de ce régime d'exception.

Samedi en dernière lecture, les députés ont adopté le texte par 154 pour et 38 contre. Socialistes, communistes, LFI et LR ont voté contre. Dans la foulée, les députés des trois groupes de gauche (GDR, LFI et PS) et 7 élus de Libertés et territoires ont annoncé saisir le Conseil constitutionnel sur l'ensemble du texte. "Sans mésestimer d’aucune façon la situation sanitaire que traverse l’ensemble du pays, nous estimons que ce projet de loi contrevient à plusieurs principes constitutionnels", exposent les 69 signataires du recours dans un communiqué. L'union sacrée de la classe politique, qui avait prévalu au printemps dernier, a volé en éclats cet automne, alors que les couacs n'ont pas épargné une majorité désorganisée qui, au Palais Bourbon, s'est parfois retrouvée en minorité.

Les tests antigéniques  débarquent en pharmacie

L'arrivée des tests antigéniques pourrait toutefois changer la donne dans la lutte contre l'épidémie : samedi, la moitié des pharmacies françaises aura reçu son stock de tests antigéniques. Cet outil de dépistage rapide donne un résultat en 15 minutes seulement, contre plusieurs jours pour les tests PCR. Un gros avantage pour le "tracing" des cas contacts. La majorité des pharmacies s'est portée volontaire pour pratiquer ces nouveaux tests. Celles qui n’ont pas de salle réservée proposent déjà d’installer un barnum à l’extérieur de leur officine pour accueillir les patients.

Jean Castex appelle à respecter "plus que jamais" le confinement

Face à la flambée des contaminations, le Premier ministre Jean Castex appelle à respecter "plus que jamais" le confinement, "de la manière la plus stricte possible", dans un entretien aux quotidiens régionaux du groupe Ebra publié samedi, confinement qui a par ailleurs provoqué un exode d'habitants de la région parisienne depuis mars.

Estimant que les Français respectaient "globalement" les mesures de restriction, il a néanmoins déploré "une résistance de la part de gens qui veulent se rendre à leur travail et de certaines entreprises qui ne jouent pas le jeu". La ministre du Travail Elisabeth Borne a prévenu de son côté que les employeurs récalcitrants s'exposaient à des "sanctions".

Le gouvernement n'a en tout cas pas décidé d'imposer de nouvelles restrictions lors du traditionnel point hebdomadaire consacré à l'épidémie, comme la fermeture des lycées et des collèges réclamée par certains dans la communauté médicale. Vendredi, le ministre de la Santé Olivier Véran a aussi exclu l'idée d'imposer un confinement aux plus vulnérables, comme les personnes âgées.

Pendant ce temps, Europe 1 a enquêté pour voir comment les supermarchés s'organisent pour vendre des produits "non-essentiels".

Le confinement s'étend ailleurs en Europe

Après l'Irlande, la France, l'Angleterre... au tour de la Grèce et de certaines régions d'Italie : pour enrayer la deuxième vague, le confinement s'étend progressivement en Europe, plus souple qu'en mars mais moins bien accepté par la population.

Selon un comptage effectué par l'AFP à partir de sources officielles, la pandémie a fait plus de 300.000 morts sur le continent européen, pour plus de douze millions d'infections. C'est la deuxième zone du monde la plus endeuillée, derrière l'Amérique latine et les Caraïbes (408.841 décès, 11.490.126 cas).

A partir de samedi, les Grecs devront montrer patte blanche pour quitter leur domicile : pour chaque sortie, il faudra indiquer par SMS le motif et l'horaire, et attendre le feu vert des autorités, également par SMS. Le confinement, qui devrait durer trois semaines - peut-être davantage -, épargnera supermarchés, épiceries, stations-service, pressings et animaleries. Mais, comme en France, les librairies devront tirer le rideau.

Un couvre-feu national de 22 heures à 5 heures va entrer en vigueur vendredi en Italie jusqu'au 3 décembre. Comme en Grèce, les lycées passent à l'enseignement à distance, et les musées sont fermés, de même que les centres commerciaux durant le week-end. De nouvelles "zones rouges" - Lombardie, Piémont, Val d'Aoste et Calabre - ont été déclarées "à haut risque" et 16 millions d'Italiens renouent avec le confinement, plus léger cependant qu'au printemps dernier.

En Norvège, pourtant un des pays d'Europe les moins touchés par la pandémie, les autorités serrent aussi la vis. A Oslo, bars et restaurants ne pourront plus servir d'alcool à partir de lundi, et salles de gym, cinémas, théâtres et piscines devront fermer leurs portes. L'enseignement à distance va s'étendre dans les lycées de la ville et d'autres régions.

L'Angleterre confinée, le Royaume-Uni refuse les voyageurs du Danemark

L'Angleterre est elle aussi confinée depuis jeudi : les commerces non essentiels ont dû fermer, et les restaurants, pubs et cafés ne peuvent proposer que des livraisons ou ventes à emporter. Les écoles, elles, restent ouvertes. Les voyageurs arrivant du Danemark, exceptés les Britanniques ou résidents permanents, se verront aussi désormais refuser l'entrée au Royaume-Uni, a annoncé samedi le ministère des Transports, après la découverte dans ce pays d'une mutation problématique du nouveau coronavirus provenant des visons.

Cette décision, prise "en urgence", fait suite à "la publication d'informations complémentaires par les autorités sanitaires danoises signalant une flambée généralisée de cas de coronavirus dans des élevages de visons, basée sur une souche mutée du virus qui se propage à certaines communautés locales".

Des vaccins toujours à l'étude

L'Argentine vise un vaccin disponible d'ici la fin de l'année. Le président argentin, Alberto Fernandez, a dit compter sur la disponibilité d'un vaccin d'ici à la fin de l'année, après avoir trouvé un accord avec la Russie qui permettrait de vacciner 10 des 44 millions d'habitants du pays sud-américain. "Nous devrions disposer des doses pour 10 millions de personnes, si tout se passe bien, à partir de la fin décembre", a ajouté le président.

Plus d'1,24 million de morts dans le monde

Dans le monde, le nouveau coronavirus a fait au moins 1.243.513 morts depuis le début de l'épidémie, selon un bilan établi samedi. Plus de 49,3 millions de cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie. Les États-Unis sont le pays le plus touché, avec 236.099 décès. Suivent le Brésil (162.015 morts), l'Inde (125.562), le Mexique (94.323) et le Royaume-Uni (48.475).