Elle sera obtenue si 80% de la population est immunisée face au virus. 1:01
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Manon Bernard , modifié à
Entre la vaccination et les nombreuses personnes guéries du Covid-19, pourra-t-on bientôt être débarrassé du virus ? Pour Rémi Salomon, "on a encore du chemin à parcourir". Le président de la Commission médicale d’établissement de l’AP-HP était invité samedi matin sur Europe 1 pour faire un point sur la situation épidémique. 

Le gouvernement desserrera à nouveau la vis mercredi prochain avec la réouverture des salles des restaurants ou encore l’assouplissement du télétravail. Mais pour le président de la Commission médicale d’établissement de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Rémi Salomon, cela ne veut pas dire qu’il faut baisser notre vigilance face au coronavirus. Nous sommes, d’après lui, "loin de l’immunité collective" tant attendue.

"On a encore du chemin à parcourir"

L’immunité collective, c’est "ce qui fera disparaître le virus". Et pour l’atteindre, il faut qu’un maximum de personnes aient développé une résistance face au Covid-19, soit grâce à un vaccin, soit en l’ayant attrapé. Sauf qu’actuellement "à peu près 18% des Français" ont reçu deux doses d'un vaccin et "à peu près 21à 25%" ont combattu le virus, détaille Rémi Salomon. "Si vous additionnez les deux, vous arrivez à 40% environ. Et l’immunité collective, c’est plutôt 80% selon les épidémiologistes", poursuit le président de la CME.

Il y a quelques temps encore, il était possible d’envisager une immunité collective autour de 60 ou 70% de personnes résistantes au coronavirus. Mais avec les variants, ces espoirs se sont envolés. "Avec les formes plus transmissibles, il faut un niveau d’immunité plus important", affirme Rémi Salomon. Avant d’ajouter : "on a encore du chemin à parcourir".

Une "course" entre la vaccination et la diffusion des variants

Et cette dernière ligne droite va être cruciale. Le président de la CME conseille donc de rester extrêmement vigilant cet été, malgré le retour à une vie plus ou moins normale, pour ne pas laisser les variants prendre le dessus. "Il y a un peu une course entre le nombre de vaccinations que l’on est capable de faire par jour et la possibilité d’avoir des variants", explique Rémi Salomon. Le risque, dit-il, c’est que "de nouvelles mutations peuvent apparaître. Elles pourraient même présenter un certain degré de résistance au vaccin".

Pour ce médecin il n’y a donc pas vraiment le choix : il faut encore rester prudent et "très attentif à ce qu’il se passe". "Les choses peuvent évoluer assez rapidement", continue Rémi Salomon en prenant l’exemple du Royaume-Uni où le variant d’origine indienne commence à tourner dans certaines régions. Les mesures doivent, pour lui, rester adaptables et les efforts ne pas être relâchés.