Coronavirus CHU Lille 2:35
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Lionel Gougelot, édité par
Le taux de contagion, qui permet de mesurer la propagation du coronavirus dans la population, a fortement chuté dans le département du Nord. Mais les professionnels de santé préfèrent rester prudents avant de modifier leurs dispositifs d'accueil des patients.

Trente-et-un jours pour une accalmie : selon le CHU de Lille, la pression épidémique du coronavirus "a chuté grâce au confinement" imposé depuis le 17 mars dans le Nord comme partout en France. Ce constat est illustré par un chiffre : le taux de contagion (de reproduction du virus), qui permet de dire combien de personnes sont infectées par un porteur. Quand ce taux est supérieur à 1, l’épidémie progresse. Dans la région, il a chuté à 0,37.

"Le confinement marche"

"Il y a tous les jours des patients qui entrent dans nos services d'urgences pour suspicion de Covid-19 ou Covid-19 avéré, mais il y en a moins", atteste Patrick Goldstein, patron du Samu du Nord. "Il y a aussi moins de patients qui vont aller des urgences en réanimation. Soyons clairs : le confinement marche donc il faut vraiment le tenir", affirme celui qui est aussi chef du pôle des urgences au CHU de Lille.

L'autre indicateur à scruter pour observer une tendance concerne l'occupation des lits en réanimation. Le CHU de Lille n’a jamais connu de saturation comme dans la région Grand est ou en Île-de-France, mais le nombre de patients en réanimation, environ 90, est en léger recul.

Pas de diminution des lits Covid-19 pour l'instant

Cette légère baisse du taux d'occupation des lits s'observe aussi pour les hospitalisations de malades ne nécessitant pas de respirateurs. "On préfère rester prudents et ne pas encore parler de baisse", tempère Frédéric Boiron, directeur général du CHU lillois. "Le nombre de lits consacrés par le CHU à l'accueil des patients atteints du Covid-19 n'a pas encore été diminué. Mais nous étudions les hypothèses de modification de ce dispositif, notamment en réanimation, compte tenu de la tendance actuelle à une stabilisation de l'activité."

Bien sûr, ici comme ailleurs, les spécialistes n'excluent pas un rebond de l'épidémie. Cependant, dans les hôpitaux de la région, on espère d’ici au 11 mai avoir besoin de moitié moins de lits en réanimation, soit 200 à 250 lits contre 400 actuellement.