C'était il y a une semaine : le ministre de la Santé, Olivier Véran, annonçait une campagne de dépistage massif du coronavirus dans les Ehpad. Saluée par les directeurs d'établissements, la promesse serait-elle restée lettre morte ? Certains, en tout cas, regrettent une initiative de bien moindre ampleur que ce qui avait été annoncé. Car si le protocole officiel de mise en oeuvre de ces tests n'a toujours pas été reçu par nombre d'entre eux, ils ont réussi à se le procurer... et ce qu'ils ont lu les a fait bondir. Tous les résidents ne seront pas testés, loin de là.
Il n'est en effet prévu de tester que trois résidents dans les maisons de retraite dans lesquelles le virus a fait quelques victimes mais où la situation est sous contrôle, selon les représentants d'Ehpad, privés comme publics, qui ont pu consulter le protocole. Ce qui signifie qu'on n'irait pas chercher plus loin lorsqu'on se trouve face à des cas groupés. Mais il n'est pas prévu non plus de dépistage généralisé dans les établissements où la situation est critique.
"Nous ne pouvons pas mener le combat sans tester les résidents"
Pourtant, les dirigeants de maisons de retraite font valoir qu'ils ont besoin de savoir, notamment, où sont les cas asymptômatiques. "Nous ne pouvons pas mener le combat sans tester d'abord et avant tout les résidents", s'alarme Florence Arnaiz-Maumé, représentante des Ehpad privés. Ces tests devaient pourtant être, pour les directeurs d'établissement, "la lumière au bout du tunnel".
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Cependant, certaines régions feront mieux que la doctrine nationale en testant à 100%, comme l'Occitanie, la Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Ile-de-France, qui démarre cette semaine ce chantier colossal et complexe. Car faire entrer au fond du nez un écouvillon est une opération délicate pour des personnes âgées affaiblies ou avec des troubles cognitifs. C'est aussi très chronophage : on peut tester en moyenne 60 personnes par jour et par Ehpad.